dimanche 10 mai 2015

BUFFE - Saga d'un nom au Haut Moyen Âge, une seigneurie.






Recto1 d'un aveu rendu le 15 may 1466, dont 11 feuillets - parchemin de 20 X 29 cm; - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.



Ce passé qui nous fascine……. 



la Féodalité



Selon Mezeray - t. I
Les seigneurs, en recevant l’investiture du fief, promettaient foi et fidélité au comte, et le comte au roi. Dans cet acte d’hommage, de soumission, le vassal se mettait à genoux devant son supérieur, joignant  les mains que le suzerain prenait dans les siennes, il lui jurait fidélité. Dans la formule de l’acte de  serment était compris les engagements du vassal, qui consistaient à aider son suzerain à la guerre, ou d’argent, ou  de troupes qu’il enverrait, ou de sa propre  personne ; à le racheter lui et son fils, s’ils tombaient entre les mains des ennemis, et d’autres obligations quelquefois bizarres, mais auxquelles le vassal se doit, même  la mort.

Ainsi,   le seigneur s’astreignait,  sous peine de perdre son fief et de subir une punition corporelle, deux chartes de 967 et de 971 conservées en original   ( catalogue - n° 5 et 6 ) , nous dévoilent qu’Hugues III avait succédé à son père Hugues II, vers 992 . Il n’est pas douteux que celui qui avait réussi à s’installer définitivement dans le comté du Maine ait cherché à récompenser la fidélité et le dévouement de ses compagnons d’armes, par d’importantes concessions de terres. Robert Latouche, a écrit :

« Il a gardé un charme romantique qu’accentue la perspective du bocage « Sarthois ».


Les comte du Maine consolidèrent  leur position en s’attachant par intérêt la fidélité des  seigneurs, les suzerains des vassaux, qu’ils avaient fieffé.





Carte représentant la Province du Maine avant 1790 - Document de la Bibliothèque Nationale de    
France à Paris.
La constitution du 22 frimaire an VIII ( 13 décembre 1799 ) porte :
« La République française est une et indivisible. - Son territoire européen est  distribué en 
« départements et arrondissements communaux ». 



 BUFFE



La seigneurie de Buffe,


Quand le soleil déchire les voiles de l’aurore, on découvre Buffe discrètement blotti dans un bouquet de verdure non loin de la bordure où glisse les eaux opalescentes de la Sarthe. Il a gardé un charme romantique qu’accentue la perspective du bourg de Fillé, où les demeures s’agglutinent autour de l’église dont l’élégance éolienne de son clocher fait songer à un petit campanile. Le bleuté de l’ardoise magnifie la lumière si particulière.


Situé entre Rhonne et Sarthe, au Pays de deux rivières, qui hésite entre prairies et pinèdes, terroir délicatement aquarellé de bleu et de verts dont les nuances sont aussi  changeantes que l’humeur du ciel. Couleurs de  la terre qui se réinventent au quotidien. Mélange d’impressions et d’images.

Qui de nos jours peut soupçonner ce qui s’est passé en ces lieux ?


Comme les broussailles envahissent le sol délaissé, l’oubli et l’indifférence ont étouffé le souvenir….

La réalité même s’est altérée.

Les hommes plus que les siècles ont si bien effacés les empreintes qu’il est difficile d’en effectuer une patiente et obstinée résurrection.

Connaître Buffe, c’est comprendre la juxtaposition de milieux naturels, qui ont aussi forgé son identité historiques.                     
                                                                 

                                                                                                                           Agé




Verso 4 d'une donation à rente foncière satée du 27 mai 1320 - Document des Archives départementales de la Sarthe.



1ère PARTIE



Buffe, n’est pas un fait du hasard.

Buffe est né de la Sarthe……pour la Sarthe.




















Buffe, la rivière Sarthe, le barrage du Moulin de Fillé, le Passage d'eau de Bel Air, le « Grand chemin Mansais » ; tous les éléments qui constituent l'ossature du texte ci-après - Document collection privée.


La rivière Sarthe, traverse le département auquel elle a communiqué son nom du Nord au Sud. Autre certitude, le tracé du cours de cette grande rivière, précise au plus près les derniers soubresauts, côtoient les contreforts orientaux d’un relief hercynien.

Ce relief est dénommé, le « Massif Armoricain ».

La géologie des terrains anciens du Massif armoricain est abordée suivant un historique des événements en mettant l’accent sur les déplacements des blocs continentaux, le jeu des plaques lithosphériques et la sédimentation sur les marges des continents, l’ensemble de ces phénomènes étant à la base des structures observables actuellement. Il serait donc possible d’enchaîner, et de traiter ainsi des témoins des orogénèses précambriennes et surtout de l’évolution hercynienne qui a façonné l’architecture du massif, avec une attention particulière portée à la région angevine ; mais l’objet du présent texte, étant très nettement différend.

La rivière Sarthe est  navigable, c’est une rivière domaniale du Barrage d’Enfer au Mans à la limite du Maine et Loire. Le domaine public, actuellement propriété de l’État, comporte 86 km de rivière ( lit et francs bords ), 14 km de canaux et chemins de halages associés, 16 écluses, autant de maisons éclusières et de terre-pleins et 19 barrages. De nos jours, elle borde le territoire communal de Guécélard sur 5,2 km, sa longueur est de 285 km et elle drenne 8020 km2, se développant au sud d’un relief formé par les collines de Basse-Normandie et celles du Perche, prolongement tentaculaire extrême du Massif Armoricain.


Les eaux collectées  sont évacuées vers le Sud-ouest en direction de La Loire.

Actuellement sur ce domaine, l’État propriétaire garde la police de la navigation et les permis bateaux ( DDE ), la Police de l’eau, de la pêche et de la chasse au gibier d’eau ( DDAF ). Par contre, la;compétence d’aménagement et d’exploitation a été transférée à la Région en 1989 qui l’a aussitôt concédée au Syndicat Mixte de la Sarthe aval, composé du Département ( 50 % ), de la Communauté Urbaine Le Mans Métropole ( 30 % ) et du Syndicat Intercommunal des 18 communes riveraines.

La loi du 13 août 2004 prévoit le transfert de la propriété du domaine Public Fluvial aux Régions sauf si elles s’y opposent par délibération. La loi prévoit aussi que si le domaine était concédé au 1er janvier 2005 à une collectivité locale, celle -ci est prioritaire.

La Sarthe est une rivière de bas-plateau, elle s’baisse de 212 mètres à sa source, à 14 mètres à sa jonction  avec le Loir, ce qui nous donne une moyenne de 0,07 %o. Ses débits moyens en ce qui nous concernent en aval du Mans, varient de 11,8 m3/s en étiage à 68,5 m3/s en hautes eaux, et peuvent très bien passer exceptionnellement de 6,5 m3/s  en étiage à 223 m3/s en crue. Son lit majeur lorsqu’il est intégralement respecté par l’occupation des sols oscille entre 300 et 400 mètres, à peine inférieur à la  couche des anciennes alluvions de notre rivière. L’épaisseur de ces sédiments sur notre sol témoigne.


La  Sarthe  domaniale  en  aval  du  Mans.

Le bassin versant de la Sarthe et ses affluents sarthois, a une superficie tout particulièrement étendu - 16374 km2, dont notamment celui du Loir. Ce bassin versant couvre trois départements : ( l’Orne - la Sarthe et le Maine-et-Loire ). D’une longueur totale de 318 km, cette rivière traverse le département  de l’Orne sur 87 km, et celui de la Sarthe sur 202 km.

Le Loir possède d'ailleurs un bassin versant plus important ( 8 270 km² ) que sa rivière-mère ( 6.560 km² dont plus des ¾ de cette superficie dans notre département ). Elle est la rivière la plus importante du Haut-Maine ( hault-Mayne - XIème siècle )  auquel elle a donné son nom en 179I. En Anjou, elle forme l’une des plus belles « ramure de rivières françaises » - …avec le double éventail de la Maine et des affluents de gauche…. Il n’en demeure pas moins, que la Sarthe par sa vallée a été une voie de pénétration, un obstacle.

Dans ces terrains de la campagne au Sud-ouest du Mans, la rivière coule dans une large vallée alluvionnaire, la pente est très faible :

- entre le Moulin L’évêque au Mans et l’écluse du Moulin de Spay, elle est de  0,09 mm

- entre l’écluse du Moulin de Spay et l’écluse du Pendu - Moulin de Morannes    elle n’est que de 0,02 mm, elle décrit alors de multiples et larges méandres, qui allongent sa voie

Avec patience , et persévérance, en compulsant des documents anciens , on découvre qu’une rivière a un passé, une histoire qui lui est propre, multiple et variée. Sans aucun doute, l’histoire des civilisations qui se sont succédées dans notre région, est liée de très prés à celle des voies d’eau, quand celles-ci n’en sont pas une condition nécessaire. En se gardant de tomber dans un déterminisme géographique facile et simpliste, comment ne pas penser que la rivière Sarthe, qui laissa une si vive impression dans l’esprit de nos Ancêtres les Gaulois - les Aulerques Cenomans, puis par évidence aux Gallo-romains ; n’a pas jouer antérieurement un rôle dans le destin de la région. Strabon, au Ier siècle, dans sa géographie, place les fleuves et les rivières de la Gaule indépendante au cœur de la vie économique du pays.

François Izarra a écrit,
« Il ne fait pourtant aucun doute que les études anciennes
« gagneraient beaucoup à ce  que la vie des cours d’eau soit
« mieux connue, éclipsée sans doute par le prestige attaché
« tant aux transports maritimes qu’aux fameuses voies
« romaines »

Notre rivière au calme bucolique, ne pardonne  aucune erreur aux apprentis sorciers. Sa rive gauche, puisque c’est le point dominant de cette étude, constitue un étage appelé par les géologues «  terrasses », dite « basse de 4 - 6 mètres ».

Aux confins orientaux du  Massif armoricain et occidentaux du Bassin parisien, le tracé actuel de la Sarthe résulte d'une longue évolution depuis le Pliocène, matérialisée par des témoins alluviaux, plus ou moins bien conservés, modelés en terrasses étagées pour la plupart.

En aval d’Arnage, et plus spécialement, aux abords immédiats du terroir Guécélardais, la Sarthe s’est enfoncée par reptations latérales laissant au-dessus d’elle ses anciens dépôts qui forment de nos jours le sol où les Guécélardais déambulent au quotidien. Cette terre volatile parce que légère, sans consistance, acide parce que fortement délavée ; c’est la terre de nos jardins que nous connaissons bien. Autrement dit, la totalité du territoire communal de Guécélard est situé sur une terrasse fliviatile dite «  basse » datant de la glaciation de Würm, c’est à-dire de -80 000 à - 10 000 ans avant notre ère : c’est en réalité le lit interglaciaire de la Sarthe ( dénommé également lit majeur de la rivière Sarthe ) - rien d’étonnant que ce terroir soit un bassin naturel d’expansion lors de fortes crues.

Dans ce processus elle a solidarisé son affluent le Rhonne. Le lieu de leur union n’a cessé d’évoluer, se déplaçant progressivement au fil des siècles. L’alluvionnement du méandre concave de la Sarthe, par celle-ci, lié à celui de leur confluence par le Rhonne donne à leur jonction cet aspect insolite de confluent à contre courant. Ainsi, les dépôts de pente et les apports limoneux dont les épaisseurs sont très variables participent également à l’évolution du relief de la terrasse fluviale où se développe Guécélard.

L’historique de ces phénomènes ont également été étudiés par Guillier en 1886, Chaput en 1917, Musset en 1929, L. Dangeard en 1944, H. Poser et J.Tricart en 1950.

H. Poser et J. Tricart en 1950, datent pour les terrasses de la rivière Sarthe : le  palier de 6-8 m du Würmien, celui de 12-15 m du Rissien,  celui de 27-30 m du Mindélien. Ils ne parlent pas  de celui de 40 m ; représente-t-il le Günz dans l’esprit de cette succession ?

Jean-Jacques Macaire nous apprend, qu’il n’y a pas de terrasse fluviatile  nette au Biber. Guy Mary de l’Institut de Géologie, Faculté des Sciences, Université de Caen, a étudié tout spécialement les Terrasses et Phénomènes périglaciaires de la Sarthe.


Les petits cailloux blancs que l’ont trouve un peu partout dans les jardins à Guécélard. Ce sont des Les petits galets, venus des Alpes Mancelles, que la rivière Sarthe à roulé pendant plusieurs centaines de milliers d’années avant que les abandonner dans son lit majeur : notre sol - Document collection privée.


Très tôt, la rivière Sarthe a présenté aux hominidés une difficulté, un obstacle naturel.


Faute de pouvoir franchir aisément et surtout sans risque, cet obstacle naturel, que représentait la rivière Sarthe, il est manifestement, que les hommes vivant, chassant sur la rive gauche de la Sarthe, cherchèrent un moyen pour traverser, cette masse liquide en mouvement.

Ils finirent par découvrir l’existence de hauts fonds, c’est-à-dire des endroits où le cours d’eau était nettement moins profond ; longtemps avant qu’ils n’utilisant des embarcations.


Deux lames de haches en pierre polie. Celle du dessus est affûtée, emmanchée elle a peut-être été utiliser à  la déforestation - Celle du dessous, devait être destinée au troc, comme monnaie d'échange.
Document collection privée.


Notre campagne au IXème et XIème siècles,


Une certitude très peu d’hommes, dans les immensités qui se développaient vers  le Sud-ouest de la cité Mancelle ; jusqu‘à pratiquement la Loire. La rivière Sarthe et ses affluents ; plus spécialement ceux de la rive gauche, sont tout particulièrement vagabonds. Ils bordent d’immenses friches, de landes couvertes de taillis, des pacages, c’est-à-dire toutes les formes dégradées de la forêt que laissent inévitablement derrière eux les feux de broussailles et les ensemencements furtifs des brûleurs de bois. 

Ici et là des clairières, souvent au franchissement d’un cours d’eau, un lieu-dit pourvu d’une ou plusieurs chaumières composant un hameau, un sol conquis cette fois, mais qui n’est pas pour autant dompté. Dans de petites parcelles cultivées, enserrées dans la limite arborescente environnante, de légers sillons, quelque peu dérisoires. Ceux qu’un homme affamés a tracé dans cette terre rétive avec des outils aratoires rudimentaires traînés par un bovins efflanqués aux multiples fonctions : production de lait, reproduction, animal de traction.

Dans cette marqueterie de parcelles agricoles aux formes géométriques d’une extrême variété, des  tâches émergent. Elles reflètent la mise en jachère d’un espace nourricier laissé au repos pour un, deux, trois et même quelquefois dix ans, le temps que les principes de la fertilité se reconstitue naturellement.

La société carolingienne est essentiellement agraire, cela ne peut se discuter.

Ce paysage est souligné par des pistes, devenus chemins, où de longues files des corvées de portage s’étirent ; tandis que les flottilles d’embarcations  se croisent sur la Sarthe.

Buffe, point de sécurité de la voie de terre, reliant Le Mans à Angers, et par delà…..l’estuaire de la Seine, à l’embouchure de la Loire !

Il faut se rappeler que la société carolingienne était une société largement mouvante. Ce serait une monstrueuse erreur, que de penser que ladite société soit un univers clos, étroit, limité à des domaines de petites et moyennes importance.

De nombreux documents validés tant en des centres d’Archives départementales de la Sarthe, de l’Orne de l’Eure, de l’Eure et Loir, du Maine et Loire, que de la Bibliothèque Nationale de France à Paris, s’accordent à exposer, que les circonstances des VIIème au XIème siècles ont très certainement poussé lez hommes à de très nombreux et importants déplacements. Il s’agissait pour partie de marchands, mais il y avait également les groupes d’errants. Parmi tous ces commerçants et marchands professionnels il y avait beaucoup d’étrangers.

Mais, ils n’étaient pas les seuls à bouger en permanence,  il faut se souvenir que la haute société de cette époque était tout particulièrement mobile. Les seigneurs, les grands propriétaires fonciers se mouvaient sans cesse, d’une résidence à une autre au fur et à mesure que les  provisions accumulaient dans un domaine s‘épuisaient, vers un autre plus garni. Ces déplacements étaient lents, imposants. Famille, bagages, domestiques, suite se déplaçaient en un lent et long convoi.

Il y avait encore autre chose : l’armée. À date fixe, chaque année les hommes devant assumer le service militaire faisait mouvement vers le point de rassemblement : Le Mans, Angers prescrit pour la campagne. Ce n’était pas une mince affaire que ces unités en longues marches se déplaçant avec leurs équipements.


Sur la voie antique, qui coupait notre département actuel, c’est-à-dire l’ancienne province du « Hault Mayne », en diagonale Nord-est / Sud-Ouest, il y avait un trafic intense. Entre Le Mans et La Flèche, sur approximativement 12 lieues ( 48 km. ) , il n’y avait aucune agglomération, aucun village susceptible d’assurer une quelconque sécurité, un refuge approximatif. Arnage, Guécélard, Foulletourte, Clermont  n’étaient que de très modestes hameaux composaient de quelques « chaumines » . Comme nous l’avons écrit précédemment, au Sud-ouest du Mans d’étendait , ce qui est cité dans des actes médiévaux comme la « forest dou man », une succession de landes buissonnantes, des vestiges d’une forêt dégradée depuis le Néolithique, prolongée à partir de Foulletourte par la «  fabuleuse forêt de Longaulnay »  , elle-même suivie de la «  Forêt de la Belle-Poule, et de l’anneau forestier angevin ».

Buffe, très tôt,  a offert un gîte, une petite sécurité aux voyageurs démunis, apeurés.


Buffe, est issu de la Sarthe,
il a été érigé pour la Sarthe.


Entre Angers et Le Mans, le plat pays n’offrait aucun obstacle sérieux aux vagues déferlantes des cavaliers des forces combinées Vikings et Bretonnes, de plus la rivière Sarthe présentait une voie de pénétration idéale aux bateaux nordiques à fonds plats, appelés « Knorr », plus connus sous le nom de « Drakkar, en raison de la figure de dragons qui ornait la proue ». Cette embarcation non pontée, pouvait transporter 40 à 50 hommes équipés, avec marchandises, soit 18 tonnes en charge pour un tirant d’eau ridicule de 0,90 à 0,m95. Outre la ruse découlant du déplacement silencieux du bateau, la sûreté du coup d’œil, l’extrême promptitude à réagir, ils possédaient la science infuse de la navigation en rivière.

L’Anjou et le Maine, en l’absence  de défense organisée étaient tout particulièrement vulnérables aux attaques des Normands installés dans les îles et à l’embouchure de la Loire, depuis 843. Les Annales Royales de Saint Bertin font état de Westfaldingi, qui ne peuvent être que des Norvégiens du Wesfold, dont 67 bateaux remontent la Loire, et s’aventurent en exploration dans divers affluents dont la Sarthe en 842. Le texte précise qu’ils sont souvent associés avec des Danois.

Annales royales de Saint-Bertin - t. VII, p. 46-48
« …..interea Normani residentes in Ligeri, commixticum Britonibus,Cinomannis civitatem petunt, et 
« impune de procdantes eam, ad suas  naves reventuntur…. ».

L’examen de différentes sources généalogiques, semble démontrer que Roricon II, le père, comte du Maine, et Roricon III, le fils aient été tués lors des sanglants combats, qui se déroulèrent en 865, pour la défense du Mans attaqué par les Vikings. Le Mans fut partiellement pris, saccagé, pillé, la cathédrale incendiée. Les populations des campagnes environnantes terrorisées, malmenées, rançonnées, les biens  ravagés, brûlés. L’année suivante en 866, nouvelle incursion, cette fois Salomon s’est joint au chef Danois Hàsteinn - Hasting pour une expédition contre l’Anjou, la Touraine. Le Mans est de nouveau dévasté, la terreur règne sur toute le région.  

Selon les Annales de Saint-Bertin - t. VII, p. 94
«  ….ad ann. 866 ; un groupe de quatre cents hommes à cheval, dont un  grand nombre de Bretons,
«  accompagnés de nombreux combattants à pied, débarqués en plusieurs endroits de bateaux cachés
« le long de la rivière Sarte, sous les ordres d’un chef nommé Hasting, remontant la vallée jusqu’au 
« Mans, incendiant, ravageant, tout sur leur passage…. ».

Fortement attaqués, les Bretons et les Scandinaves se replièrent avec leur volumineux butin. Certains embarquèrent dans leurs embarcations camouflées dans la végétation subaquatique des bords de la rivière Sarthe, certaines furent endommagées, et immobilisées, les équipages ne pouvant réembarquer se cachèrent dans les taillis avoisinants,  d’autres battirent en retraite vers leurs bateaux sur la Maine ou leurs bases sur la Loire.


Sorti de sa gangue protectrice de vase, ce vestige d’une embarcation Scandinave, termine son existence en se désintégrant rongée par les parasites, se décomposant sous les intempéries, le tout ponctuée par l’action d’une pollution implacable ; sur une plage de Normandie - Document photo B. Langlais.


Ces pillards contrôlaient en effet, le Pays Nantais,  les îles sur la Loire ( occupèrent le château d’Angers jusqu’en 873. De ce point ils faisaient peser sur le Maine une complète insécurité ), ils furent interceptés par les deux frères, comtes du Maine, Gauzfrid et Hervé à la tête d’un groupe armé de Manceaux, la troupe de Robert le Fort formée de contingents de le Touraine et de l’Anjou et celle de Ramnulf II, comte du Poitou qui ayant fait leur jonction engagèrent le combat avec les Normands le 15 septembre 866 à Brissarthe, au nord d’Angers à une lieue de Châteauneuf. La bataille fut sanglante , les Normands subirent une cuisante défaite, mais les pertes du côté des Français furent excessivement lourdes.

Malgré leur éclatante victoire, avec la perte de leurs Chefs les Francs, les  Manceaux, les Tourangeaux-Angevins et les Poitevins -Aquitains  se replièrent et regagnèrent leurs régions  différentes respectives.

Annales de Saint-Bertin - t. VII, p. 94
«…Cinomannis civitatem adeunt. Qua de praedata, in regressu suo us que ad locum, qui dicitur
« Briscarta, veniunt : ubi Robertum et Ramnulfum, Godtrfridum quoque et Herviveum, comites, cum 
« valida manu armatorum, si Deus cum eis esset, offendunt….. ».

Les Rorgonides, la famille régnante des comtes du Maine paya de 865 à 866 un très lourd tribu : le comte Roricon II, ses fils les comtes Roticon III, Hervé qui semble être le cadet, le gendre Ramnulf 1er, comte du Poitou, furent tuées lors des affrontements du Mans à Brissarthe, avec les Normands.

La transcription latine d’un paragraphe du tome III, p. 227-228, de Veterum analectorum  attire notre attention, bien que victorieuse il relate le pénible et  triste retour de la petite armée Mancelle ramenant  outre le corps de l’infortuné comte Hervé, ceux des valeureux combattants tombés sous les coups des guerriers nordiques, et les souffrances des nombreux blessés, faisant une halte à cinq lieues du Mans. Autre point important, sans qu’il soit nommément désigné, Buffe semble avoir joué le rôle de «  point d’appui » dans le système défensif des Comtes du Maine pendant les années de 863 à 866; avec «  Mondan », comme   « point de guet ».



à l’époque où dont nous parlons……


La Saxe occupait toute la Germanie septentrionale, comprise entre la rivière Ems, la mer du Nord, l’Elbe et la Saale. Sa limite méridionale était bornée par une ligne tirée au Nord de la Sieg, au Sud du confluent de la Werra et de la Fulda, puis lr long du cours inférieur de l’Unstrutt. Au Nord-est, cette frontière franchissait l’Elbe et englobait l’actuel Holstein. Les Saxons étai un peuple puissant, ingénieux et courageux. Remarquables cultivateurs, intrépides navigateurs, comprenaient plusieurs communautés distinctes : les Westphalienns, les Ostphaliens et les Angariens à cheval sur la Weser. À l’extrême Nord, deux autres pays autonomes  Saxons existaient  : le Wihmode et la Nordalbingie. Les Saxons avaient en commun  avec les Francs, le parler : le dialecte Westhique, qui a été utilisé comme base fondamental du  Vieux haut Allemand.

L’Académie royale des Sciences, dans son édition de 1786, nous dévoile l’existence d’un lieu dénommé : Buffe en Basse Saxe.


























Pion de Tric Trac Saxon - rondelle coupée da&ns la base de la défense d’un morse - diam. 5,5 cm. - épais. 1,2 cm.

Motif animalier propre au tric trac, sculpté en profondeur à l’intérieur, entouré d’une guirlande de feuillages sur la bordure. Le thème iconographique est typiquement saxon, le caractère grotesque de la scène, qui s’inscrit : Chevalier chevauchant un coq - parodie de combat chevaleresque, du combat des vices et des vertus, le coq étant souvent associé à la luxure ou à la colère - Document collection privée.



Importance de Buffe, contrôle et sécurisation du «  Passage d’eau de Bel Air », entre la rive droite de Fillé, et la rive gauche de Guécélard.


Longtemps avant l’existence d’un pont enjambant une rivière, les hommes eurent recours à un « bac » ; embarcation tout spécialement conçue pour le transport d’humains, d’animaux, de véhicules hippomobiles.

Le plus ancien pont connu dans notre région, est sans aucun doute le Pont Perrin sur la rivière Sarthe dans la cité Mancelle. On le trouve cité en 994 dans le Cartulaire du Prieuré Saint-Victeur, dépendant de la très puissante Abbaye du Mont-Saint-Michel. Non loin sur la même rivière le pont Ysoard, est désigné dans un acte en 1067, aux Archives départementales 72.

Entre 1125 et 1450, les ponts étaient pratiquement une exclusivité urbaine.

Dans une liasse de documents authentifiés, il est question en 1078 du «  pont de La Suze……..pons Secuse », il s’agit le croquis joint le donne à penser du pont du Château de La Suze : d’un pont seigneuriale.

En 1380, lors de la fameuse chevauchée de la cavalerie anglaise en garnison à Pontvallain, fuyant à l’annonce de l’arrivée de Du Guesclin, et cherchant à rejoindre le gros de l’armée anglaise dans la région de Fresnay-le-Vicomte ( sur-Sarthe ). Chevauchée abondamment décrite par Froisseur, chroniqueur royal.

Jusqu’au XVème siècle , il n’était possible de franchir la rivière Sarthe qu’au Mans, à Noyen, et à Sablé. Le pont de Sablé, tout comme celui de Noyen étaient en bois, étroits, et ne permettaient le passage que d’un véhicule hippomobile dans un sens à la fois.


En 1453, seuls les piles étaient quelquefois en maçonnerie, le tablier était constitué de madriers, supportant des planches, sans rambardes. Dans le Maine, et plus spécialement notre département les ponts furent seigneuriaux, ou féodaux à péages. Ainsi, au Vieux -Bourg de Guécélard, c’est-à-dire au « hameau  du Gué de Coelhard », à défaut de pont, le seigneur de Château du Loir, par l’intermédiaire de son vassal de Mondan, encaissé un  « droit de passage », dénommé «  Billette ».

Contrairement au « gué » qui est un point fixe et permanent du paysage, le lieu de franchissement incontournable d’un cours d’eau par des gens circulant à pied, à cheval ou en voiture, la traversée doit se faire «  à pieds secs » . Le gué a été depuis les temps les plus reculés un endroit où non seulement les animaux sauvages s’abreuvaient aisément, et que les troupeaux en migration passaient.

C’est également parmi l’abondante végétation subaquatique que les chasseurs du Paléolithique et leurs successeurs s’embusquaient pour valoriser leurs talents et leur adresse pour surprendre le gibier.


Trois pointes de flèches en silex de Vion - Document collection privée.


Le «  passage d’eau », par contre était un lieu où il n’était possible à une personne à pied de traverser. L’endroit était réservé aux cavaliers, hors périodes d’eaux dites « fortes » du cours d’eau en question. Le passage d’eau est un endroit où le tirant d’eau en périodes normales varie entre 1 et 1,2 m., c’est à-dire que le niveau de l’eau ne doit aucun cas dépasser la hauteur du poitrail d’un cheval monté ou non. Quant aux véhicules, le plateau doit être toujours impérativement « hors d’eau ».

Le «  Passage d’eau de Bel-Air / Fillé » est situé sur un « haut fond » de la rivière Sarthe, précisé sur les hydrogéologiques de l’I.N.G., et sur certaines cartes de navigation fluviale. Ce haut fond tout comme ceux s’échelonnant entre Spay et Noyen-sur-Sarthe,  ont été mis en évidence par le flot puissant de la Sarthe du périglaciaire final. Ces eaux devenues beaucoup moins impétueuses, après de multiples reptations horizontales, décrivant de vastes méandres en cherchant désespérément une pente découlement vers le Sud-ouest, dans les sables du Cénomanien.

Un acte du Cartulaire de Saint-Victeur, confirmé par un acte du Cartulaire de Marmoutier, l’un est l’autre maunscrit en bas latin de 1207, accorde le droit d’eau sur la rivière Sarthe au vicomte du Maine, Raoul *, à égalité et en commun avec le Prieuré Saint-Victeur, et l’Abbaye du Pré.

En 1218, dans une Charte manuscrite, en bas latin sur parchemin original, les moines de l’Abbaye de Champagne relatent les conditions de vente, faite par eux au Prieuré de Saint-Victeur d’un moulin sur la Sarthe ( en aval des Bouches de l’Huisne selon le traducteur ), qu’ils tenaient de la libéralité de Raoul de Beaumont, vicomte du Maine *.


Document collection privée.

Georges Duhamel, a écrit, contempler, c'est savoir regarder, regarder, voir, sentir, c'est expulser tout ce qui encombre l'esprit, être bien, c'est l'essentiel de la vie,....ces photos ...ne sont-elle pas l'expression précise de ce sentiment ?





Cette remarquable vue panoramique de ce coin de la campagne Guécélardaise, au moment précis où l'appareil s'incline pour négocier un virage, où le pilote- photographe saisi cet angle magique pour un exceptionnel cliché - Merci à Philippe Aizier.


Entre Le Mans et Sablé……les ponts sur la rivière Sarthe, étaient encore rares en 1840, et dans tout le département également !


Le Préfet de la Sarthe, Monsieur Ménard le 26 août 1839, dans son rapport  au Conseil Général de la Sarthe réuni à l’Hôtel de la Préfecture sous la présidence de Monsieur de Talhouet, informe cette Assemblée que la construction du Pont suspendu de Noyen est retardé, que l’ État octroie 20.000 fr., que la Municipalité de Noyen ayant des ressources insuffisantes, une collecte auprès des habitants a rapporté 10.000fr.

Dans le même rapport, à la même session le Préfet annonce que le pont  de Parcé a été achevé, qu’il a subi les épreuves indispensables, et livré à l’utilisation du public suite au marché passé le 27 février 1839 - B.N.F. liasses de 110 documents archives. - p.27.

Reconstruction et élargissement du pont en bois, par un pont en pierre à Sablé, pour faciliter le passage de la route royale n°159, Tours - Rennes, par Laval ; le 24 août 1840 - B.N.F. liasses de 146 documents archives - p.14.

Le 9 septembre 1847, le Conseil Municipal de Malicorne, et celui de Noyen, appuyés par le Conseil d’ Arrondissement de La Flèche, demande le classement de moyenne communication reliant les deux bourgs, et la construction d’un pont suspendu, permettant une meilleure liaison entre les deux localités - B.N.F. liasses de 252 documents archives - p.117-194..

Le 25 août 1869, le Conseil d’Arrondissement de La Flèche, demande au Conseil Général de la Sarthe la construction d’un pont sur la Sarthe à Fercé, pour remplacer le bac vétuste devenu trop dangereux -B.N.F. - 679 pièces archives - p.37.

La consolidation du barrage de Fillé  a coûté 34.000 fr. en 14 octobre 1871.

Monsieur d’Andigné, Préfet de la Sarthe dans son rapport au Conseil Général de la Sarthe, page 114, expose aux Membres réunis en leur salle des sessions ordinaires à l’Hotel de la Préfecture le lundi 25 août 1862, sous la présidence de Monsieur le Prince Marc de Beauveau, le remplacement des porte des écluses des Planches et celles de Spay, qui étaient  « en ruines », le remplacement du grand bac de Fercé, par un neuf, par décision ministérielle en date du 4 novembre  1861, et la construction d’un port à Noyen. Il espère que la concurrence salutaire entre les transports par eau, par terre et par voies ferrées, mettra un  terme à la hausse exagérée des matières premières et des produits manufacturés - B.N.F. - 344 pièces archives - p.114. 

Dans sa séance du 29 août 1862, le Conseil général de la Sarthe vote à l’unanimité le rachat du péage, du pont suspendu de Noyen - B.N.F. - 344 pièces archives - p.88. 

Destruction du barrage sur la Sarthe à  Roëze le 24 août 1863.

Monsieur A. Dumonteil, préfet de la Sarthe lors de la session extraordinaire du lundi 4 janvier 1883, annonce au Conseil Général de la Sarthe, dans son rapport daté du 30 décembre 1882, page 219, la réception définitive du pont de Spay.

Le 18 août 1889, Un projet de construction de ponts à Champagné, à Fercé, Teillé, et à Solesmes est décidé.

Le Conseil d’Arrondissement de La Flèche, décide le 22 août 1889, de remplacer le bac de Fercé par un pont. Ce pont construit en 1892, a coûté : 19.997, 76 fr. La mise en service de ce pont entraîne pour 7.192 fr. la réfection du chemin d’intérêt commun N°61, de Chanteany à La Suze.

Le 6 décembre 1892, dans son rapport l’ Ingénieur en Chef du Service de la navigation aux Ponts et Chaussées de la Sarthe, précise que le bail de l’exploitation du bac dit de « Fillé » affermé pour trois années à Monsieur Hatton, fermier-passeur, prend fin le 31 décembre 1892, et qu’il y a lieu de procéder à son renouvellement. 

Il suggère au Conseil général de la Sarthe à la séance ordinaire du lundi 22 août 1892, présidé par Monsieur Le Monnier, doyen d‘âge, sénateur - maire de Château-du-Loir, en présence de Monsieur Ch. Lutaud, préfet de la Sarthe

En 1892, 4 bacs subsistaient sur la rivière Sarthe,

- le bac de Fillé affermé en 1891 pour 110 fr.
- le bac de Fercé……….’’………’’…….pour 125 fr.
- le bac de Solesmes..’’………’’…….pour  355, 83 fr.
- le bac de Pincé……….’’……..’’…….pour   30 fr.

Vieille carte postale où l’on remarque la passerelle et l’appontage du bac, côté rive droite, c’est-à-dire le bourg de Fillé - Document collection privée.


Lors de la séance ordinaire à l’Hôtel de la Préfecture du Conseil Général de la Sarthe le 10 avril 1899, Monsieur Legludic, docteur en médecine, Conseiller Général du canton de Sablé-sur-Sarthe émet le vœu de la construction d’un pont sur la Sarthe à Solesmes.

Lors de la session du Conseil Général de la Sarthe du 21 août 1902, le Conseil Général de la Sarthe donne son accord pour le passage de la ligne des tramways de la Sarthe - ligne Foulletourte à Sablé, la largeur passe de 4,50 m. à 5,10 m., l’élévation de la dépense de 110.000 fr. à 114.500 fr. Monsieur d’Aubigny, le 23 avril 1903 de porter l’emprunt octroyé pour la construction du pont, de 228.000 fr. à 232.500 fr.


Arrêt descente à la gare de Fillé, prêt au départ vers Guécélard, après franchissement de la rivière Sarthe, sur le pont spécialement construit à cet effet - Document collection privée.


Le 28 février 1936, la commune de Solesmes prend définitivement l’appellation de «  Solesmes-l’Abbaye », et le 19 juin 1936, la commune de Roëzé, prend le nom officiel de «  Roëzé-sur-Sarthe.

À la page 385, chapitre II de la troisième partie du rapport du Conseil d’Arrondissement ;e 14 mai 1897, la travaux du grand pont en maçonnerie de Roëzé-su-Sarthe étaient en pleine activité en août 1897. 

En août 1899, le Conseil Général de la Sarthe, prend note que le pont de Roëzé est mis en service.

Monsieur de Marthes, Préfet de la Sarthe, à la session d’août 1898 du Conseil Général de la Sarthe, dans son rapport page 324 - chapitre II de la IIIème partie informe :

- « ……..Le pont de Fillé devait recevoir le chemin de fer seul. Il a été établi  pour recevoir une 
« chaussée à double voie charretière. Non seulement il rend de grands services aux communes de
« Fillé et de Guécélard, mais il a été à l’origine des ponts routiers à double voie pour les chemins
« vicinaux ordinaires. Si les populations riveraines des fleuves échappent désormais à la sujétion des 
« grands ponts à voie unique, c’est à l’exemple décisif du pont de Fillé qu ‘ils devront ce bienfait.
« Il faut rattacher à ce pont les travaux considérables de terrassement qui ont achevé le chemin de   « Fillé à Guécélard, et supprimé le gué du Rhonne par la construction d’un ouvrage assez 
« important dont le service de la construction a fait tous les frais ».

Halte de la gare des tramways de la Sarthe à Fillé. Malheureusement rien n’a été sauvegardé, pour la postérité - Document collection privée.


2ème  PARTIE  


Buffe….Saga d’un nom, qui s’exprime dans un souffle


Buffe, un nom rond, un nom qui s’exprime dans un souffle : tout en harmonie. Il aurait pu avoir une origine onomatopéique.

Le Centre National de la Recherche Scientifique, nous apprend que « Buffe » est qualifié de : vieux mot, d’origine obscure - qui n’est ni Indo-européen, ni Celtique, ni Grecque, ni Latin, ni Germanique ; dont la racine cependant est : Buf.
Cette racine Buf - Buff  - cité dans un acte daté du 19 février 1259.  exprime selon des dictionnaires étymologiques : pour les uns, un gonflement des joues, puis le bruit de l’expiration, pour d‘autres, la partie du casque comportant un gonflement protégeant les côtés du visage.

Le Glossaire sur les dialectes Germaniques et Nordiques de Jean Renaud, Bibliothèque Nationale de Paris, et les études de Lucien Musset, nous dévoilent :

Buf - Buff émane directement,
- du vieux Saxons
- du vieux Scandinave - Budh ou Smidfjududf : dh selon la loi dite de Verner, donne f par mutation consonantique - phénomène phonétique historique appelé métaphonie
a donné en vieux Français Beuf. 

Ces mêmes sources nous révèlent, que ce mot désigne dans ces deux dialectes :

Un abri, s’apparentant à un baraquement, à un logement construit en bois , souvent en troncs équarris, sur une assise permanente de briques en tourbe extraite d’une terre humide et argileuse, appelée « molle » , d‘où le nom de Mollière, désignant un lieu où l‘on extrait la molle ( nom authentifié d‘un lieu-dit sur le territoire communal de Guécélard ) . La couverture était souvent faite de bottes de roseaux ou de genêts serrés, quelquefois la voile du bateau était utilisée. Elle pouvait abriter une vingtaine d’individus, deux Budhs étaient donc nécessaire à l’hivernage d’un équipage complet.

Le C.N.R.S, nous apprend que ce type d’habitation était édifié par les équipages de « drakkar » saxons lorsqu’ils hivernaient en pays « étrangers, loin de leurs bases. L’examen de textes paléographiés du Xème siècle et du XIème, fait ressortir l’évolution de la prononciation et des particularités dialectales :

Beuf - Beuff -Buffve - Befe - Buf -Buff - Buff - Bufe - Buffe ( s )

Beuf - Beuffe - Buffve
Chronique de Saint Denis
Manuscrit latin de Sainte Geneviève, folio 213d.

Bufe
Renaud de Montauban

Bufe - Buf -Buff
Bibliothèque Nationale de Paris
Cartulaire de Ponthieu
Manuscrit 10112 - folio 7 verso : fond latin.

Bufa, que l’on trouve cité dans de nombreux  actes aux Archives Départementales de la Sarthe, est devenu Buffe. Ce mot vestige du passé, est également un authentique témoin de notre patrimoine, quelque soit son importance, il a une valeur infinie, puisqu’il jalonne inexorablement le temps écoulé, et va nous entraîner dans un passionnant voyage à rebours. Si les origines précises de Buffe restent incertaines, certains points et non des moindres, apparaissent dans des actes de la fin du Xème et du tout début du XIème siècle. Un fragment de parchemin en bas-latin, nous éclaire sur l’existence d’une communauté rurale regroupant une « unité familiale » vivant sous une forme d’autonomie « ….Bufin ripparia de Sarte…. » sur les bords de la Sarthe.

Une mention,
« …..illisiblenus de Bufa….in terra ex altera vero parte aque … ( la terre  de l’autre côté de l’eau ) «…….unam terrea et pasnagium in suis silvis de  propiis porcis…..
«…. Testes ( témoins ) ….R. dus de Susa ; Rotgerius folio Gaut…… ; 
« Fulcodius scriba….. ».




Plan joint à un aveu du 1259 - Reproduction authentifiée - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


La position du site médiéval de Buffe est  incontestablement liée à sa relation avec l’élément liquide de la grande rivière : il définit un choix d’établissement dit « en rive », à proximité d’un point de franchissement multi-séculaire de la grande rivière.






















Moulin de Fillé, avec toile de fond le pont - Document collection privée.



Le nom…..un vestige d’une surprenante épopée


Est-il utile de sortir du sujet ?

La quête d’une meilleure approche nécessite parfois de cerner très largement ce sujet.

Dom Paul Piolin dans sa remarquable Histoire de l’Eglise du Mans, nous relate comment les Saxons se sont infiltrés dans le dispositif Gallo-romain au IIIème siècle et au IVème, implantant des colonies durables dans la Normandie,  en bord de Loire et de la Maine, dans le  Haut-Maine. Ce fait est attesté par de nombreux documents d’Archives départementales  du Calvados, du Maine et Loire, de la Sarthe. Ces invasions sporadiques préfiguraient celles des  Normen’s - hommes du Nord, de 861 à 882 - …..Normanii,  dans d’autres textes « …piratae Danotum… », plus connus sous le nom de : Vikings = en dialecte scandinave  : vikingar.

Les Saxons surgissent dans l’Histoire vers la fin du IIème siècle, et se découvre une vocation maritime, qui les conduisent inexorablement à une migration,

- conséquence d’une surpopulation entre l’Elbe et l’Ems,

- exhaussement du niveau marin qui submerge les grasses prairies  de ces éleveurs de bestiaux, hors du commun,

- l’appât des richesses de  l’empire romain d‘occident,

La question est posée ? De nombreux historiens est non des moindre, pensent que la conjonction de ces trois faits énoncés, a fatalement contribué à cet exode, éliminant tout  esprit de retour.

Dés le début du IIIème siècle, les inquiétudes suscitées par l’établissement de véritables colonies de Saxons entre Boulogne et le Cotentin, incitent l’autorité centrale  romaine à réagir : la création du litus saxonicum - ligne de défense contre les Saxons. La crise des effectifs, le manque de combativité de l’armée et même celle des légendaires légions : rend cette ligne inefficace. Les hommes valides fuient les campagnes, désertes les villages pour ne pas être enrôler de force dans l’armée, laissant les femmes seules pour vaquer aux occupations quotidiennes.

La première apparition notable de Saxons dans l’estuaire de la Loire, a été authentifiée en 286. le tirant d’eau était de 0,90 à 0,95 en pleine charge - soit environ 18 tonnes : représentant 35 à 40 hommes avec marchandises et équipements, ou 20 hommes et des robustes petits chevaux scandinaves. Les cours d’eau n’étaient qu’une voie facile, rapide et silencieuse vers l’accès d’un objectif terrestre ciblé. Outre la ruse, la sûreté du coup d’œil, l’extrême promptitude à réagir, ils possédaient la science infuse de la complexité de la navigation sur une rivière. Excellents cavaliers, ils nourrissaient une véritable passion pour les chevaux, et vénéraient leur monture. Nous nous sommes amplement  documenté et  inspiré de la Chronique Anglo-Saxonne - Anglo-Saxon Chronicle de B. Thorpe.

Ils exploraient tous les cours d’eau  à bord de petites embarcations légères, en peaux d’animaux tendues sur une structures en osier, et choisissaient les meilleurs emplacements le long de la vallée d’un grand cours d’eau : là où il y avait une possibilité de créer des herbages, pour s’implanter et dans de nombreux endroits faire souche avec une femme du pays. Éleveurs expérimentés, vêtus de peaux de bêtes, ils se nourrissaient de laitage ( lait -beurre - crème - fromage ), de viande de porc, et de poissons ( frais - séchés - fumés ). Ils connaissaient  et utilisaient l’inertie thermique de la terre, dans la construction de tous leurs bâtiments.

Les Chroniques de Saint-Bertin, signalent qu’au cours  du IVème siècle, après l’installation d’une importante colonie de Saxons dans le Bessin  ( région de Bayeux ), ils s’implantent et colonisent l’Anjou et le Saosnois ( région de Mamers ) - « …le Sonnois, les gens du pays les surnommaient : hommes aux longs couteaux…. ». En 565, Fortunat décrit les Saxons fidèles de l’évêque de Nantes. L’expansion terrestre se fait méthodiquement par une progression  le long  des affluents. Leurs embarcations admirablement profilées, étaient capables de naviguer pratiquement  dans des cours d’eau de profondeur ridicule, selon de récentes études réalisées par le C.N.R.S. sur des épaves retrouvées dans la vase d’un l’estuaire : le tirant d’eau était de 0,90 à 0,95 en pleine charge - soit environ 18 tonnes : représentant 35 à 40 hommes avec marchandises et équipements, ou 20 hommes et des robustes petits chevaux scandinaves.


Lame de Scramasaxe, 32,6 cm. - Sorte de grand couteau de combat, que les Saxons, portait dans leur dos, dans un étui intégré horizontalement dans leur ceinture à la hauteur des reins. D’où leur surnom « d’hommes aux longs couteaux » - Document collection privée.


Les cours d’eau n’étaient qu’une voie facile, rapide et silencieuse vers l’accès d’un objectif terrestre ciblé. Outre la ruse, la sûreté du coup d’œil, l’extrême promptitude à réagir, ils possédaient la science infuse de la complexité de la navigation sur une rivière. Excellents cavaliers, ils nourrissaient une véritable passion pour les chevaux, et vénéraient leur monture.

Nous nous sommes amplement  documenté et  inspiré de la Chronique Anglo-Saxonne - Anglo-Saxon Chronicle de B. Thorpe.























Traite à l’herbage  d’une «  Maine-Anjou » - Vision à jamais révolue, et pour cause elle date des années 1939 - Document collection privée.


La civilisation saxonne repose exclusivement sur une activité sylvo-pastorale, qui représente l’unité réelle de la base communautaire. Ce groupement de type familial se fonde sur les liens du sang et de l’alliance : ils sont sacrés.

Une communauté rurale au Moyen Age était considérée comme une enclave dans le fief suzerain, située à l’intérieur des bois, pourvue d’une terre. Ses habitants devaient être liés ensemble par les origines, les coutumes, par les droits d’usage : la terre était un patrimoine commun. C’est l’élément principal qu’il faut travailler ensemble, qu’il faut défendre ensemble, ce qui resserre les liens : les membres de la communauté sont solidaires, ils sont compagnons comme à bord d’un navire.

L’installation d’un groupe venu d’ailleurs, régit par des lois naturelles et tacites, jugulant la violence, au centre desquelles se situe : l’honneur et l’exploitation du sol, apparaît.

Cette terre témoigne d’un patient compromis entre la rivière, la terre et les hommes.

Jean Dhont dans sa thèse, a  écrit :

« …dès la fin de l’époque romaine, et même un peu avant, la circulation  par voie de terre fait place   « à la circulation par eau, entraînant un déplacement corrélatif de la population…. ».

Vers la fin du IIème siècle, mais surtout du IIIème aux Vème siècles, la crise de l’empire romain entraîne la désertification des campagnes, l’abandon des terres cultivées, et la nature reprend ses droits ; l’anémie des relations commerciales,  les chemins, et les célèbres voies qualifiées de « romaines » sont délaissées, ne sont plus entretenues, la végétation spontanée s’en empare. L’unique moyen de communication devient la rivière Sarthe, en ces temps du début de notre ère, le cours et le débit de la Sarthe sont beaucoup plus importants que ceux que nous connaissons actuellement, à l‘exception du Mans et de Sablé ( et encore ? ) aucun pont n‘existe.

















Carte de Ligotio Pirro de 1494, qui met en relief  la navigabilité des rivières Mayenne et Sarthe.



















Care de 1563 de Jean Jolivet - Document collection privée.



























1er feuillet d'un aveu 17 février 1273 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.



Quand on a éliminé l’impossible, ce qui reste …….même improbable : ne peut-être que la vérité.


Au Vème siècle et au VIème, un fait se manifeste, la forme et la modalité de l’habitat évoluent sous l’impulsion des nouveaux venus. Il se concentre, sans que l’on puisse lui donner le nom de village au sens moderne du terme : la solidarité des habitants implique une notion primordiale - la sécurité.

L’évolution de cette sécurité s’est réalisé lentement, très progressivement, par étapes, jusqu’au XIIIème siècle, selon les nécessités systématisées par H. Gardelles. La rareté des écrits, n’implique pas pour autant qu’ils sont inexistants, il faut les chercher pour les découvrir, les décrypter, les interpréter, ils sont tous en bas latin et souvent en mauvais état.


Ce que nous avons pu en tirer, dans un premier temps la protection de la « Communauté rurale de Buffe » et de ses biens est garantie par une enceinte de terre élevée par le creusement d’un profond fossé « …noyé… » par l’eau de la rivière voisine; ( sur ce point des vues aériennes de1937 son édifiantes ). Plus tard, au sommet de ce talus formé, de hauts pieux  sont profondément fichés, serrés, unis les uns aux autres, constituant une robuste palissade ( on suppose un pont-levis ou quelque chose lui ressemblant ). L’enclos ainsi formé, apparaît quadrangulaire. L’environnement immédiat particulièrement humide, marécageux complétait le dispositif « …..l’herbe et les roseaux y étaient coupés pour servir de nourriture au gros bétail l’hyver….. ».


Récolte du foin, chargement de la « Charte », avant l’engrangement dans le fenil au-dessus de l’étable ou de l’écurie - Document collection privée.


Buffe dut faire partie de ces points que l’on fortifia dans la seconde moitié du Moyen Âge en complément d’autres fortification existantes : le contrôle du franchissement de la Sarthe étant devenu prioritaire en cette période troublée par les raids Anglais.. Buffes était le type de la fortification dite en « basse rive ».

Lorsque la pierre remplaça le bois, les moyens de protection se perfectionnèrent , de nouvelles formules furent adaptées : besoin indispensable de défense associé aux commodités de l’habitation - de la résidence seigneuriale, dans la structure de l’exploitation agricole.

Nous avons vu précédemment que la cellule sociale élémentaire est la famille, la famille au sens le plus large du terme, qui englobe les anciens compagnons et leurs familles, formant un groupe homogène : il régit la constitution de ce qui est convenu d’appeler « la communauté rurale » - la répartition des tâches quotidiennes et de la consommation . L’enceinte  de l’habitation rassemble la communauté humaine et la protège, ultime bastion.  Les diverses annexes la nourrisse, l’ensemble compose le lien de toute l’organisation agraire. Buffes était l’unité typique de l’exploitation ajustée aux besoins et aux forces  d’un groupe.

Le peuplement de la communauté rurales de Buffes était-il important ?

À ce jour rien, absolument rien ne nous permet de le définir. Le seul élément fiable que nous ayons pu retenir, concerne l’élevage d’un imposant cheptel vivant composé  de bovins et de chevaux. 

lieu-dit  : le Pessis
Éplessis, dans un acte daté de 1118,  Plaissie dans un autre de 1237, endroit clôturé par des branchages entrelacés, où l’on parquait les chevaux.

lieu-dit : la Prée
selon un texte d’archives daté de 1180, « la Préhée », était un herbage où le droit de pâturage était entièrement libre, après la coupe de la première herbe au mois de juin.

Chevaux à l’herbage/ au pré,  avec des bovins - Document collection privée. 


Un acte aux Archives Départementales de la Sarthe, fonds ancien de Belin, mentionne,

« ………achat par le seigneur de Buffe de quatre bœufs :
«  - 2 pour 131 livres,
« - 2 pour 102 livres.

L’amélioration significative des conditions climatiques semble autoriser la production d’orge et d’avoine,  servant beaucoup plus à la nourriture des hommes sous forme de bouillies, qu’à celle des animaux. Au VIIIème siècle, on enregistre une augmentation des rendements. Les champs grignotés sur les taillis sauvages sont consacrés uniquement aux céréales : froment - épeautre - seigle. L’espace cultivé en progression constante apparaît comme un prolongement limité, quelque peu temporaire des jardins -courtils, où poussaient les ancêtres de nos légumes actuels.

Plan extrait d’une matrice datée de 1818 - Document collection privée.


L’économie rurale au IXème siècle, est commandée par le régime alimentaire des hommes : le pain devient la véritable base de la nourriture. Selon  toujours les mêmes sources : les fèves du potage, les pois sont accompagnés de lard, le fromage, la volaille, les œufs entrent dans les repas courant, augmentation de la consommation de poissons.

On y découvre un système de production qui remonte loin dans le temps : la nécessité de laisser autour des clairières aménagées en terres travaillées, de vastes solitudes incultes, pour préserver un arrière-fond indispensable à l’économie  domestique. L’environnement rustique : rivières - marais - bois - broussailles ; qui offrait à qui voulait les prendre des ressources et de larges réserves alimentaires : poissons variés - gibier divers et nombreux - miel et  une multitude d’aliments occasionnels.

- les Coutumes Germaniques fixaient à 60 journaux ( environ 30 hectares ) la manse nécessaire à la survivance d’une famille.

Les « …boys de chesnes de Buff…. », sont maintes fois cités dans des actes et des textes du  fonds ancien de Belin et au Archives Nationales de Paris - fonds latin - manuscrits p. 34/1 et 34/5, où il est fait mention de la préservation et des soins apportés par les occupants de la communauté à « ….boisement très ancien, peut-être datant de la forêt primitive…. », cet espace boisé de grands arbres semblant avoir joué un rôle primordial dans les relations avec la rivière Sarthe et  sa plaine inondable. 

La mixité du  chêne et du frêne, dans les bois de Buffe ne semble faire aucun doute, dans un document de la même source : le bois de frêne était réservé à un artisan pour la fabrication de pièces d’attelage, et à confectionner des flèches…. une autre pièces papier du XIIIème siècle, nous apprend, que les vaches laitières étaient nourries « …avec des feuilles de frênes, elles donnaient du lait de meilleur qualité ( certainement la densité ), fournissant du beurre et du fromage d’une qualité supérieur…. ».

Il est certain que la forêt, dans la portion du territoire se situant aux abords et au-delà de la petite rivière le Rhonne, était déjà très clairsemée « ……. toutes trouées d’étendues…. », où se développaient toute une gamme de formations végétales intermédiaires,

Gros plan sur une carte de César-François Cassini vers 1767 . En sombre les « fameux boys de Buffe » - Document collection privée.


Aveu  du 31 mars 1399, de Huet de Bufes au seigneur de Belin
« …..ces landes, maigres, incultes ne produisaient que des bruyères, des ronces et des ajoncs….. » 

Très recherchée en semi liberté dans les bois, produisaient  une viande de qualité exceptionnelle, est très recherchée,

Archives Nationales de Paris - manuscrit 159 - folio 9
« ….le début de la glandée du mois de novembre…… »

L’essor de la seigneurie de Buffe, dépend aussi de la circulation des personnes et plus particulièrement des marchandises. Au IXème et Xème siècles, la vie rurale n’est plus immobile. Les grands chemins sont complétés et reliés par un réseau adjacent.

L’histoire de nos route bitumées, grandes ou petites passe inévitablement par celle des chemins du Moyen Âge, se superposant à des voies antiques, bien souvent antérieures au Gaulois. 

Ces le cas du « Grand chemin Mansais », qui selon François Dornic- professeur d’Universités recouvrait une piste dessinée par les chasseurs - cueilleurs du Paléolithique supérieur-Néolithique qui hantaient notre territoire.

Un bail de ferme daté de 1574 - Cartulaire de l’Abbaye de La Coulture
«……par frère Estienne Duboys, prieur de l’Épau, à la veuve Yves Tachau, pour sept livres par an, 
« de 28 arpents de landes et bruyères ès landes de Morte-heuvre, près le grand chemin…. »

Dans une baillée perpétuelle de 1650 - Cartulaire de l’Abbaye de La Couture
« ……par les religieux de l’Épau aux époux Thibault-Goussault, de 30 arpents à prendre dans les 
«  landes de l’Épau ou de La Paillerie, près le grant chemeing d’ Angiers à Paris, et près d’une pièce 
« de terre de Morte-Œuvre, moyennant 30 livres  de chandelle de suif bonne et marchande, les 
« preneurs devront en outre payer à la décharge de l’abbaye 30 sols de rente au domaine du roi, en la
« ville du Mans…. ».

Sur ce plan de Trudaine de la 1ère moitié du XVIIème siècle on distingue le «  Chemin du Mans à Angers, et la situation de Buffe, par rapport au village de Guécélard. On remarquera la marquettrie des parcelles cultivées - Document collection privée.

Registre paroissial de 1596 à 1598 - Document collection privée.


Un nom…….un fief……..dans l’échelle du temps,


La première préoccupation des grands seigneurs féodaux, suzerains de cette époque fut incontestablement  de donner, d’installer sur leur territoire des hommes talentueux, batailleur à souhait pour s’assurer de leur loyalisme, et de pouvoir en disposer. La permission d’élever des points fortifiés « maison fortes » était concédée sous certaines conditions, ils garantissaient ainsi leur sécurité. Le seigneur de Château-du-Loir, outre la place forte de Château-du-Loir, disposé d’un dispositif défensif imposant : d’Outillé, de Vaux, de Belin, de Buffe, de Mondan, de La Suze et autres. 

Droits domaniaux et féodaux du Mayne, toujours en usages en 1779-1789
« ….appartenant à Monseigneur l’Évêque du Mans, tant par sa dignité épiscopale que par la 
« baronnie de Touvoie, dépendant du temporel de soné vêché, dans la mouvance féodale de la moitié 
« par indivis avec le Roi de France - des terres, domaine, fief et seigneurie de la communauté de 
« Buffe, qui s’étend ( és ) paroisses de Moncé et Saint Gervais-en-Belin, tenue de ladite baronnie de
« Louvoie à foi et hommage simple seulement, à raison des quels le seigneur propriétaire de Buffes 
« doit aider, avec autres vassaux à porter le seigneur Évêque le jour de son entrée et installation 
« épiscopale et est en droit, pour de prendre la drap d’or ou de soie dont la chaise est parée…. » - 
Archives de l’Évêché du Mans - A.D.Tours

Le fief de Buffe , au tout début du XIème siècle est feudataire, c’est à-dire possesseur d’une tenure vassalique de la châtellenie de La Suze. Cette châtellenie tire son commandement appelé « ban », des pouvoirs d’ordre militaire, fiscal, judiciaire, économique, qu’elle exerce sur les hommes en sa puissance - hommes de la poesté «  homines de potestate ». B.N.F de Paris - manuscrit 9067, folio 335.

La « Communauté de Buffe », était également vassal de Belin, des abbayes de Saint Mesmin d’Orléans, de La Couture du Mans, de La Ronceray d’Angers, de Saint-Calais et de l’Évêché du Mans.

Vassale « chasé », l’homme de Bufa est tenancier de  cet arrière-fief « féage », lié à son suzerain par un contrat moral, une obligation fort simple : en contre partie de son « chasement », de cette partie de cette petite tenure noble : il rend foi :  B.N.F. de Paris - manuscrit 2769 -folio 97.

- Hommage-lige :  serment de fidélité envers son suzerain, s’engageant de sa personne et de ses biens à lui venir  en aide, toutes circonstances.

- Aveu-dénombrement : inventeire détaillé et minutieux du patrimoine et des droits attachés au fief de Buffes ( Vassus Vassorum de Bufa…).

- Cheval  de guerre : au service du suzerain, capable de porter un homme armé et équipé sur une distance de 12 lieues par jour, se repaître d’une mesure d’avoine et revenir en bon état baillé, sellé, bridé, ferré.

- Gants blancs : tous les ans le  vassal seigneur de Buffes offrait à son suzerain une paire de gants blancs.

- Éperons : en fer doré offerts également au suzerain.
Archives Départementales de la  Sarthe -  E.158-216 
Censives de Saint Calais

Le seigneur de Buffe, était entouré de quelques hommes d’armes, de fidèles, de valetailles, et quelquefois d’hôtes de passage.

Ce site a toujours représenté un intérêt particulier, et suscité bien des convoitises. C’est une charnière placé à l’extrémité Sud-ouest de La Quinte du Mans, à la limite septentrionale de la châtellenie, qui deviendra la baronnie de Château du Loir et de celle de Sablé. Buffes, sera toujours une seigneurie à part, un fief  fidèle parmi tous les fidèles  aux comtes d’Anjou, aux vicomtes du Maine donc hostile aux comtes du Maine, avant de devenir un important bastion protestant.

- Bel-Air, nom attesté vers 1248, « Beler », l’adjectif « Bel », est la forme ancienne de « beau », dans ce cas il est synonyme de « grand », il  désigne dans un acte un espace dégagé à l’orée  des bois de Buffes mentionnés plusieurs fois dans des textes médiévaux. Son alt. +40 le place   à 0, 60 au-dessus de celui de la berge. Au XVIIIème et XIXème siècles on ….y dansait la farandole aux feux de la Saint-Jean.

- la Butte, vers 1360, la Butte, But en 1247, semble désigner un endroit où se trouvait un tertre pour le tir à l’arc.


























Deux pointes de « carreaux d'arbalète » - l'homme a inventé et conçu le bouclier, le casque, le heaume, la cuirasse pour se protéger, il créa en parallèle évidemment un moyen de tuer, de perforer les uns et les autres  l'arbalette qui allie, puissance et précision de ses projectiles dénommée « carreaux » - Document collection privée.

Le seigneur de Buffe, était entouré de quelques hommes d’armes, de fidèles, de valetailles, et quelquefois d’hôtes de passage.

Ce site a toujours représenté un intérêt particulier, et suscité bien des convoitises. C’est une charnière placé à l’extrémité Sud-ouest de La Quinte du Mans, à la limite septentrionale de la châtellenie, qui deviendra la baronnie de Château du Loir et de celle de Sablé. Buffes, sera toujours une seigneurie à part, un fief  fidèle parmi tous les fidèles  aux comtes d’Anjou, aux vicomtes du Maine donc hostile aux comtes du Maine, avant de devenir un important bastion protestant.

- Bel-Air, nom attesté vers 1248, « Beler », l’adjectif « Bel », est la forme ancienne de « beau », dans ce cas il est synonyme de « grand », il  désigne dans un acte un espace dégagé à l’orée  des bois de Buffes mentionnés plusieurs fois dans des textes médiévaux. Son alt. +40 le place   à 0, 60 au-dessus de celui de la berge. Au XVIIIème et XIXème siècles on ….y dansait la farandole aux feux de la Saint-Jean.

- la Butte, vers 1360, la Butte, But en 1247, semble désigner un endroit où se trouvait un tertre pour le tir à l’arc.

Au Moyen Âge du VIème siècle au XIVème, le nom de baptême, c’est à-dire le nom d’un Saint - ce que nous appelons le prénom, était uniquement utilisé. Étant limité la nécessité de distinguer dans chaque paroisses, les personnes portant le même prénom baptismal s’imposa. Il fut complété par l’adjonction d’un « sobriquet », d’un surnom descriptif : un métier, par exemple - l’huissier, le boucher, le charron, d’un lieu précis de résidence - du pont, du bois, du gué, d’une couleur - le blanc, le gris, etc…attribué par l’expression populaire, devenant peu à peu héréditaire.






Plan avec la position du logis de maître «  appelé Château » de la seigneurie de Buffe en 1654, desservi par une allée plantée d’Ormes, le reliant au Grand Chemin Mansais - Document des Archives Nationales de Paris. 


Il n’est pas rare de trouver dans des actes du début du XIème siècle,

« …..Testes ( témoins ) sune ist…. :
« ….Robertus , filius Robertii…..( Robert, fils de Robert ) pour établi une distinction.

le fils aîné porte le même prénom que son père, dans majorité des cas.


Plan joint à un aveu de 1407 - Reproduction authentifiée - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Subis et tolérés les surnoms furent stabilisés par l’état civil : ce fut le nom de famille transmissible : le Patronyme. L’habitation est par définition le lieu de résidence habituelle et principale, à cette époque elle est plus solide, plus résistante, plus soignée que les autres habitations - c’est le point d’attache, la souche de la famille, désignée dans les textes médiévaux , sous le nom de , 

« habergement ou hébergement », 

qui prend son appellation : Bufa ou Bufe.   Buffe en a été l’exemple pendant un peu plus de quatre siècles

Le  patrimoine foncier - le fief, s’appuyant sur le support essentiel de la mémoire des Ancêtres et de la conscience familial : berceau de la famille, garant du nom, hérité de père en fils grâce à l’indivision prolongée. Le sentiment de parenté s’attache de toute évidence au lieu de résidence, base de la puissance qui remonte à l’aïeul qui a fondé en quelque sorte la gloire de la lignée. Dans les actes entre le tout début Xème siècle et au XVème, nous avons remarqué que le groupe familial individualisé a pris le nom de la terre possédée, 

La recherche méthodique de documents épars au Archives Départementales de la Sarthe, dans des liasses du fonds du Gros Chesnay, et du moulin de Fillé, nous ont dévoilé quelques informations sommaires, c’est ainsi que le texte portant la date manuscrite du 6 juin 1675, Jean Brossard, marchand demeurant au château de Buffe, il semble habiter dans ce qui est dénommée la chambre verte qui se situe ( selon l’ interprétation de la description ), à l’extrémité de l’allée conduisant à « la maison de Buffe, appelée dans d’autres documents château », qui toujours d’après un autre texte : abattue quelques années plus tard.

Document collection privée.


Pièce datée du 20 avril 1688, Marin Beucher, laboureur, paroissien de Guécélard, loue à bail la métairie de Buffe. La montrée détaillée comme l‘usage de l’époque l‘impose, cite entre autres éléments : les douves avec le passage, qui semble être un ponceau, et le portail du château de Buffe, il est question également de la « garenne de Buffe » : ( le seigneur de Bufe aura le droit de chasser ou de faire chasser sur les terres de Buffe lorsqu’il sera au pays ).

Très vieille photo d'une grange qui n'existe plus depuis les années 1930 - Document collection privée.


Note du 27 mai 1688, Marin Tranchot et René Fisson, maçons, font des travaux de réparations à la métairie de la Grange de Buffe ( dépendances que l‘on distingue très bien sur le plan - à droite un peu avant le bâtiment principal ) . Un four à pain sera construit dans le pignon de la pièce manade de la maison, la voûte en sera en tuffeau, les murs seront exactement de la même épaisseur que celui de la métairie du Gros Chesnay, c’est à-dire 19 pouces d’épaisseur.

Un écrit vraisemblablement de Jean Le Boindre, nous informe que le 1er décembre 1689, le seigneur de Buffe qui apparaît résider en permanence au Gros Chesnay, demande à Jacques Houdayer et Pierre Rigollet, maçons à Cérans, Marin et René Tanchot, maçons à Roeze, d’importants travaux au château de Buffe « «…….à  savoir démolir une partie du portail d’entrée de la cour, en abattant la petite porte sur le
« côté, et la remplacer par une pilastre, la même que celle existante, de manière que le portail soit en 
« parfaite harmonie et dans l’axe de l’alignement de la porte d’entrée du château.  Rehausser les mur 
« du petit pavillon qui est en prolongement du corps de logis principal, déposer et refaire les fenêtres, 
« en replaçant les oculis, et enlever le vieil entablement en tuffeau……. traduction d’un texte
« manuscrit, sur papier jauni et tâché par l’humidité ».

Document 1335 rongé par l’humidité, mais qui dévoile quelques informations intéressantes sur un droit d’eau - Document collection privée.

Itinéraire existant entre le Vieux Bourg, également dénommé Grand Bourg de Guécélard, et le «  passage d’eau du bac de Bel Air » en 1850, bien avant la construction du pont, et de la création de l’actuelle route de Fillé, également dénommée pour partie «  Chemin des Galopières ». Cette voie qui n’est en réalité que le tracé de l’ancienne voie des Tramways de la Sarthe - ligne Le Mans Mayet / La Flèche désaffectée - Document collection privée.


Vieux  Bourg de Guécélard, route en direction de Buffe, Arnage, Le Mans - Document collection privée.

Sur cette carte de 1706, le château et la seigneurie de Buffe, son précisé par une tour et un étendard, le  «  Passage d'eau de Bel Air », et le  «  Chemin Mansais », par des pointillés - Document collection privée.

Document collection privée.

Un nom…..une tige…..une lignée…..


Rodulphus de Budfa - Rainaldus de Bufa - Guarinus de Bufa - Walterius de  Bufa  ( 1057 ) -  Hugo de Bufa  ( 1089 ) - Beringerius de Bufa ( fin XIème ) -    Chrétien de Bufa ( 1109 ) -  Christianus de Bufa ( 1150 ) - Guillelmus de Bufa - Raginaldus de Bufa  ( 1239 ) -  Ragerus de Bufa ( 1289 ) - Huet de Buffe ( 1384 ) - Jauqet de Buffes ( 1407 ).


Feuillet de 1215, faisant fonction de Registre d'Etat Civil - Document du Fond ancien de l'Ordre Bénédicitin.


Buffe a été le noyau d’un lignage patrilinéaire qui semble s’être éteint vers le XVème siècle. Lors de nos recherches, nous avons découvert au Archives de la  Seine-Maritime, dans l’une des sept liasses ( 1ére ) des minutes notariales de Bolbec couvrant les années 1702-1704, une Madeleine de Buffe , décédée le 2 octobre 1702, requérant Charles Mathieu - avocat demeurant à Caen étant maintenant à Hattenville, son fils mineur Charles Mathieu. Dans le cadre d’une étude spécifique sur Buffe, pour remontons cette piste.

Il est particulièrement difficile de remonter au delà du IXème siècle, pour découvrir  la trace de personnages portant le surnom familial de Bufa  - Bufe.

Cette difficulté tient sans doute du fait que les individus figurant dans des actes ne le porte pas toujours. Notre région bouleversée par les vagues germaniques, les expéditions bretonnes, les incursions normandes, les guerres franco-anglaises, Buffe apparaît suffisamment organisé dès le IXème siècle - 885, à proximité d’une petite élite locale, dans un réseau stable de dévouement vassalique : « ….vassi dominici…la Suza…Belinus…..Vaux… ».

Aux Archives Nationales, dans des actes de 950 à 1015, sont mentionnés,

- acte d’échange : parmi les témoins - Rainaldus  Bufa. 

- acte de donation : deux témoins dont : Guarinus Bufa.

En 1057, dans un acte en latin sur parchemin original de l’abbaye de Saint-Aubin d’Angers, Walterius de Bufa est cité comme témoin en compagnie de Gaufridus de Malicornant ; concernant une transaction au sujet d’un moulin entre Wildo, prévôt, représentant les moines de cette abbaye et Bernardus Suberranus….

Un manuscrit sur parchemin original, en bas-latin de la Bibliothèque Nationale de France à Paris, répertorié sous le n° 17128, nous dévoile qu’un Christianus de Bufa est témoin dans la fondation du prieuré de Brignia ( nom féodal ),

« ….Robertus Chalopin, Hugonis Aloini et Herveus Garmella, pour leur rédemption et celle de leurs 
« parents donnent à l’abbaye Saint-Pierre-de -la-Coulture - Sancto Pedro de Cultura, une maison 
« sise à un endroit nommé Brigne, dans la forêt de la paroisse de Fillé - Pfilla, et la terre   « autour,  pour la construction d’une église, d’un cimetière, et d’une maison pour l’hébergement des 
« moines…..daté de 1097 - sceau perdu… 
« Témoins : Testes : frère Paganus de Dinan, Ranulfus de Anegia…….Christianus de Bufa…et de
«  nombreux autres ».

Selon, l’Atlas des Noms propres de M. Bourdonne - 1865 - de 1150 à 1170, un Drogo de Buffatus, figure dans la garde royale. 

Le Cartulaire de Pontoise, nous apprend qu’en 1147, Gaulterius de Bufa ( vraisemblablement Gautier de Buffe ), est témoin dans une donation. En 1160, Gaultier de Buffe ( certainement le fils aîné du précédent  ) est témoin dans la confirmation de cette donation.

Le Prieuré de Brigne fut abandonné dès le XIIème siècle par les moines qui se retirèrent dans celui de Clermont. Dans la buulle du pape Grégoire IX datée de 1233, Brigne est mentionné comme chapelle : capellam de Bragna.


Acte du Prieuré de Brigne, estimé de la 1ère moitié du XIIème siècle - Document photo collection privée.




Dans un recueil de neuf pièces, parchemin, de la même source, sans date mais estimé à la fin du XIème siècle, nous trouvons un Beringerius de Bufa,

Charte de l’Abbaye Saint-Vincent
« Notum esse volumus pressentibus atque futurs, quod Stephanus  Vastariva calumpniabatur


Dans un recueil de neuf pièces, parchemin, de la même source, sans date mais estimé à la fin du XIème siècle, nous trouvons un Beringerius de Bufa,

Charte de l’Abbaye Saint-Vincent
« Notum esse volumus pressentibus atque futurs, quod Stephanus Vastariva calumpniabatur 
« monachis Sancti Vincentii…….
« Témoins-Testes : Warinus Rudillus moine…..Hubertus de la Mote,……. Beringerius de Bufa….. ».

La dispersion, et la raréfaction des preuves écrites, très pauvres en indices biographiques ne nous permet pas d’établir et d’examiner, une filiation, un lien, un système de parenté entre : 

Rodulphus de Bufa
Rainaldus de Bufa
Guarinus de Bufa 
Walterius de Bufa
Chrsitianus de Bufa
Beringerius de Bufa

on peut néanmoins observer l’évolution démographique de cette famille, dépister les alliances matrimoniales. La reconstruction généalogique en est évidemment incertaine.

Au XIIème siècle, on trouve dans plusieurs actes, et ici et là dans des documents religieux, cité comme témoin Chrétien de Bufa. monachis Sancti Vincentii…….

Il s’agit probablement d’un descendant du Chrétien de Bufe précédemment nommé, on constate que dans de nombreux actes religieux ou seigneuriaux, les membres de la famille de Buffe sont fréquemment désignés, ce qui semble attester d’une certaine notoriété, et essentiellement  de très hautes qualités morales. Une certitude, Buffe a été le noyau d’un lignage patrilinéaire, qui semble s’être éteint vers le XVème siècle.

Au XIème siècle, et pendant une longue période, il était fréquent que le fils aîné porte le même prénom que son père. Tous les fils possédaient les mêmes droits à la succession, mais à la mort du père, ils ne partageaient pas l’héritage. Buffe en a été un parfait exemple pendant quatre siècles. 

Le patrimoine foncier s’appuyait sur l’idée d’une résidence commune, berceau de la famille, garante du nom, héritée de père en fils grâce à l’indivision prolongée. Seul l’un d’entre eux se mariait et engendrait des fils légitimes. Plus tard sans difficulté ils recueillaient les droits de leurs oncles demeuraient célibataires.

Pour la période antérieure au Xème siècle, il n’apparaît pas toutefois que les habitants de la communauté rurale de Buffe n’aient subi d’autres conséquences qu’un repliement sur eux-mêmes, à une sorte d’autarcie économique réduite aux nécessités matérielles, résultat logique de leur origine saxonne. 

La deuxième moitié du XIème siècle, c’est le temps où l’on commence à se tailler, l’épée à la main, des domaines à l’échelle du temps contemporain, autorisé, incité par un plus puissant, en l’occurrence : l’évêque du Mans, le comte du Maine, et même les comtes d’Anjou.

Buffe, a été une position de paysans-guerriers, hardis sous l’égide d’un chef, qui prendra le nom du lieu, et formera l’embryon d’une dynastie seigneuriale.

Dans une liasse de pièces manuscrites à la Bibliothèque Nationale, nous avons découvert,

- folio 335 - liste des vassaux de La Suze vers 1089,
Isti sunt qui debent estagium apud Suan in omnibus feodis domini Philippi de Susa dominus Susae habit quadrigatum ad montem, et bienium, et corveiam……
Dominus Hugo de Bufa debet estagium et ligetiam et hominium domino Susa

sont également désignés,

Hubert de Mezeray - Hugues de Vernie ( cousin de Hugues de Bufe ) - Marcellin ( Marsilius ) de Flacé et de nombreux autres seigneurs…..

Le terme « dominus », signifie messire, c’est un signe distinctif qui désigne Hugues de Bufe, comme seigneur, possesseur d’un fief vassal. 

Il est détenteur d’attributs, d’un pouvoir qui impliquent une distinction sociale avec les vilains - habitants le hameau du Gué de Seelard, ; les rustres, cités dans des textes en bas latin : rustici = les paysans.

L’organisation économique et politique ayant fortement changée, le dominus-messire flanque sa demeure de tours, non pas pour des raisons de protection, l’époque étant un peu plus sûre ; mais uniquement pour le prestige. 

L’évolution vers le château  fut très lente, il est difficile d’en  assurer une date pour Buffe ; dans l’état actuel de nos connaissances. En l’absence de vestiges fiables, le site ayant été complètement bouleversé au XIXème siècle.

- folio 341 - liste des chevaliers et vassaux de La Suze vers 1150,
Hoc scriptum est de militibus et feodalibus de Susa,
sont cités, 
Raginaudus de Mellereis,
Palmerius de Malicorne,
Guillelmus de Bufa,
Robinus de Laigné,
Odo de Courcelle, 
Matthias de Flacé,
Hugo de Saint-Benoist,
et de nombreux autres……

- folio 336 verso - liste des vassaux de La Suze ayant fait hommage à Geoffroy de Chateaudun, vicomte,
Hii sunt feodales de Susa qui fecerunt homagium domino Gaufrido vicecomiti Castriduni, annoeau Domini 1239,
sont cités parmi  d’autres,
Dominus Huguetus de Sancto Benedicto,
Dominus Guillelmus de Mondoon,
Dominus Hubertus de Belin,
Dominus Ragerus de Bufa (  très certainement Raginaldus, erreur du scribe ).

- folio 322 verso - liste des chevaliers et vassaux de la Châtellenie de Oisé - en 1239,
Hoc est vetus scriptum de militibus et feodalibus de castellaria de Oiseio,
Nous avons simplement prélevé le nom de 
Dominus Raginaldus de Bufa
et plusieurs autres….

La seigneurie au sein de la châtellenie est un mode d’exploitation du sol et des hommes qui y vivent. Il permet à un nombre restreint d’individus - les seigneurs, d’imposer leur pouvoir à l’ensemble de ceux qui sont désignés dans les textes médiévaux sous l’appellation de rustici.

La seigneurie foncière est trouée de terres n’appartenant à personne - les alleux, dont quelques-unes sont aux mains de paysans que la châtellenie locale n’a pu soumettre.

Le Cartulaire de l’Abbaye Saint-Martin de Pontoise, nous apprend qu’en 1160, Gauterius Buffe ( Gautier Buffe ) confirme une donation fait en 1147 au Prieuré de Conflans Sainte Honorine témoins Amaury II et Hevé, frères de Gasce V, seigneur de Fresnes. Figure également au bas de l’acte la paraphe de Geoffroy de Poissy, trésorier de l’église Meaux en 1204.

«  …..Gauterius de Bufe, in elemosinam cedit usuarium ad ignem in  consuetudinibus  nemoris quod 
« dicitur Nongentiel quantumeumque seilicët opus est ecclesia de Poissy…….. ».
- B.N.F. de Paris - Mss. latin 9977 folio 16.

On retrouve le même Gautier de Buffe, et son fils aîné Gautier de Buffe, cités dans d’autres actes de 1160 à 1182.

L’obituaire de la Cathédrale Saint Julien du Mans ( extrait )
XI kalendas marcii  - soit 19 février 1259 
( traduction partielle du texte en bas latin )
« C’est ce jour que décéda le vénérable Robert de Domfront, doyen ( de la  cathédrale du Mans ), 
« homme vraiment de grand cœur et d’éminent savoir,…….se dépouilla  de ses biens mobiliers pour 
« les donner aux pauvres…..Et  parce qu’il avait  embrassé l’église du Mans dans les bras de la 
« charité, il lui légua certains revenus qu’il avait acquis de son propre chef, - à savoir quatorze « livres tournois et demie, à recevoir de la main du notaire, qu’il détaille comme  suit : six livres que 
« Richard Daillet et ses héritiers doivent remettre chaque année  pour les biens que ledit doyen leur a 
« donnés et légués ; et encore la dîme qu’il  avait acheté   ( le droit de dîme pouvait s’acheter ) ; et six
« sols trois deniers  mansais à Simone de Dobert ( ancien fief et château d’Avoise ) pour une vigne
« qu’elle possède à Buf, par les héritiers de Agogue….. ».

Depuis 1306, la seigneurie de Buffe était dans la mouvance de Belin, à cause,

« …..400 arpens de landes comprises dans celles du Bourrai. Assavoir 200  arpens, Dans le grant 
« Bourrai Et 200 arpens dans le petit . Le tout se joignants Et aboutissants Et n’étant séparés de 
« l’autre que par le ruisseau de lunerolle ( ou lunerotte…? ) Et les…..? Adjacents…( encre effacée, illisible ) ».

Testament de Hugues dit Sorel, écuyer, seigneur de Mondan et de Saint Germain-de-la-Coudre - de Mondaon et de Sancto Germano de Corulo, contenant entre autres dispositions suivantes : « ….il veut le jour de son obit un luminaire de 100 livres ; il sera donné ce même jour à chaque pauvre……. ».

« ….il choisit pour ses exécuteurs testamentaires,
« Guillaume, seigneur du Breil - de Broglio,
« Huet, seigneur de Buffe, 
« Hugues Sorel, prêtre, curé de Commerveil - curia  Mirabili,
« Jehan Sorel, écuyer, confrère,

Cet acte ( manuscrit original sur parchemin ) est passé en présence du vicomte de Beaumont et du doyen de Fresnay, le vendredi avant la translation de grâce mil IIIc vingt trois - 1323.

Acte de 1323, 11 feuillets - Document reproduction collection privée


Nous retrouvons son fils dans un acte daté du 29 janvier 1384,

« ….En la cour d’Oizé…..establiz personnellement Jehan des Escotaiz,  escuyer, sa femme, lesquels 
« baillent à Robin Fresté…..( document « détérioré )…une planche de vigne sise…..entre les chouses 
« de Huet de Buffe, d’une part, et les chouses de La Minbrerie, d’autre part, ou fié aux diz 
« bailleurs…..ceste présente planche de vigne fut jadis feu Joulain Rouceau…..Et fut faite ceste 
« présente baillée et prinse pour une géline bonne compacte d’annuel et perpétuel rente….
« ….dimenche près la feste de sainct Julien, l’an de grâce mil IIIc LXXX III ».  

Agnés de La Chevalerie, se maria deux fois,

- avec Bouchard de Vernie, dont elle eut un fils, Jean de Vernie, écuyer, seigneur de Foulletourte,

- avec Jean des Écotais qu’elle épousa en 1384, dont elle eut également un fils, Michel 1er des Escotais, écuyer en 1411, seigneur de La Chevalerie en Parigné.

Le 5 août 1392, Huet de Bufe et son ami  Jean de Vernie, tous deux écuyers de la compagnie Jean de Tucé,  se trouvaient confondus dans la masse des gens d’armes de l’armée royale, qui venant du Mans, se dirigeait vers La Flèche, empruntant le « …le Grant chemeing d’Angiers… ». 

Ils étaient presque sur leurs terres, dans cette lande du Grand Bourray, sous un soleil ardent, lorsque survint « le coup de folie du roi de France, au-dessous du village de Parigné…. ».

Document collection privée.


Et si l’Historiographie de Buffe nous était conté…..


Dans les liasses des actes et des baux du château de Courcillons, concernant le Prieuré de La Clarté de Dieu, on découvre les dégâts occasionnés par la guerre de Cent ans, les déprédations subis par les gens d’armes, et une note dans un registre datée du 13 février 1364,, détaillant le saccage auquel se sont livré messire Amaury de Troo, et son principal lieutenant Aubert de Germaincourt,  les soldats massacrèrent les religieux qui tentèrent de s’opposer - B.N.F. de Paris - n°252. ;  Dictionnaire Historique de Touraine p.310 .
Armes des de Germaincourt de Buffe : d’Azur à trois têtes de lion d’or posées deux et une - Armorial d’Anjou-Maine - p.101.

Anne du Bouchet, dame de Buffe, née en 1368, fille de Jehan du Bouchet, seigneur des Mortiers et de Buffe.

Nous ne savons pas dans quelle circonstance, Buffe fut possédé en 1387 par Macé du Bouchet, puis en 1392, par son épouse Agathe.

L’examen minutieux du liasses de 86 pièces papiers et 4 parchemins, à la même source, nous dévoile que Agathe du Bouchet, serait demoiselle Agathe de Buffe.

En ce qui concerne Macé du Bouchet, il est vraisemblable qu’il soit le frère de Étienne du Bouchet, qui avait épousé en 1388, Agaice, fille aînée de Jean , seigneur de Mondragon en La Boce et de La Forterie en Parigné-le-Polin.

Agaice de Mondragon en 1451, possédait encore la seigneurie de La Forterie - Noms féodaux de ceux qui ont tenu un fief dans le Maine du XIIème au XVIIIème siècles - tome III ; p.44  à 64.

Un manuscrit de la Bibliothèque Nationale de Paris, nous apprend : Marie du Bouchet est la fille aînée de Étienne du Bouchet , seigneur de Mondragon et de La Forterie, et d’Agaice. 

L’épouse en se mariant, apporte à la maison de son époux des biens. Certains viennent de son propre lignage et sont destinés à la génération suivante.

Le 31 mars 1399, Jacques 1er de Maridort, écuyer, qui avait épousé en 1370 Marie Becquet, fille de Guillaume Becquet, seigneur de Vaux depuis le 5 ami 1368 ; rendit aveu à Louis II, roi de Jérusalem, comte d’Anjou, baron de Château-du-Loir pour sa châtellenie de Vaux, relevant de la tour Ribandelle du Mans,

« Ses domaines…….500 journaux de landes près de Pont-bascule ;……..les  boys, les landes et les 
« bruyères nommées landes d’Antenaises (  s’étendaient  à gauche du chemin qualifié de Grant 
« chemin de Pont-bascule  à Fillé - plan terrier du fonds de La Baussonnière ) . Parmi ses                   « vassaux….Jehan d’Averton, seigneur de Belin pour son chasteau et son « hébergement fortifié…..; 
« le maître de l’église collégiale de Coëfort pour la métayrie du Petit Vivier ; la communauté rurale 
« de Buffe……; pour toutes « ces chouses, il reconnaît devoir….. ».

« …..foy lige, plaige gaiges, droict et obéissance, et deux chevaliers d’oust  ( en clair l’Ost  est le 
« service militaire dû par tous les hommes libres …suffisant montez et armés à….à servir pendant 
« quarante jours tout « équipé, à ses frais et dépens ).


Plan joint à l'acte du 31 mars 1399 - Document reproduction collection privée.


Les témoignages sur les pratiques successorales sont rares et incertains. Il est fait parfois allusions dans des actes de donations ; jamais un héritage n’est entièrement décrit, et encore moins son partage.  Il n’est donc pas possible d’évaluer avec certitude la part d’un héritier et de la comparer avec celles des autres. Les indices sont si clairsemés qu’il est prudent d’y renoncer. Toutefois, il est possible d’émettre une hypothèse, reposant sur l’interprétation intégrale d’un texte. 

Les filles étaient-elles exclues de l’héritage ?

À notre avis non. Nous avons remarqué, que le mariage unit très souvent des conjoints de fortune inégale et il apparaît que l’épouse se situe souvent à un niveau supérieur à celui du mari.

Des actes du fonds ancien de la châtellenie de Château-du-Loir nous apprennent que vers 1371, le seigneur de Buffe était également seigneur de Mondan. 


L'une des neuf pièces du parchemin manuscrit de 1371 - Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Selon deux sentences datées du dimanche après la Toussaint 1375, et rendues en présence de Jehan d’Outeillay, bailli de Château-du-Loir, et de Aubelet de Germaincourt, maître enquêteur de baronnie de Château-du-Loir……Cartulaire de Château-du-Loir.

Guillaume du Boys ( Bois ), petit-fils, ou arrière petit-fils de Guillaume II, écuyer, seigneur du Bois et de Maupertuis, épousa vers 1400, demoiselle Anne du Bouchet, fille de Jehan du Bouchet ( Bouschet ), écuyer, seigneur de Buffe et des Mortiers et de Jeanne, dame de Buffe. Il fut nhumé dans l’église de Flacé, et ils laissaient deux enfants : Jeanne et Jean.

Il portait : d’argent à trois annelets de sable , 2 et 1.

1404, le 14 janvier, aveu rendu à Jehan d’Averton, seigneur de Belin, par Jehan du Bouchet, seigneur de Buffe pour …..son habergement et sa terre …….de la seigneurie de Buffe.

Jehan du Bouchet est le fils d’Agathe du Bouchet. Les aveux nous permettent incontestablement de sonder l’assise économique des deux parties en présence, de les situer par rapport aux patrimoines, aux prérogatives hérités ou acquis, dans la hiérarchie de l’aristocratie régionale.

Un aveu daté du 16 mars 1407, est rendu par Jaquet de Buffe pour un four à ban sis au Petit Guésellart, en sa qualité de seigneur de Mondan. D’autre part, un acte des A.D.14, un Huet de Buffe aurait épousé une dame de Mondan ( veuve ou demoiselle ? ).

Le 20 mars 1407, Jacques de Maridort, a renouvelé l’aveu du 31 mars 1399.

Nous avons remarqué dans les Archives de l’évêché du Mans ( sous la cote G.9 - cahiers - in-folio, 98 feuillets papier - p.9 ). L’état sommaire, en forme d’inventaire, des titres et papiers, registres et remembrances et autres pièces, écrits, mémoires et enseignements compréhensifs des droits domaniaux et féodaux appartenant à Monseigneur l’évêque du Mans, tant par sa dignité épiscopale que par la baronnie de Touvoie, dépendant du temporel de son évêché, déposés en la chambre du Trésor et  des archives dudit évêché :

- Troisième classe, années 1409 à 1730 : Droits féodaux - Vassalité -  Pièces concernant la mouvance féodale de l’abbaye royale de Saint-Vincent du Mans ( Ordre de Saint-Benoît ) relevant, à divin service, seulement, de la baronnie de Louvoie ; 

« - la mouvance féodale de la moitié par indivis avec le Roi, des terre et  domaine, fief et seigneurie 
« de communauté de Buffe, qui s’étend ès paroisses de Moncé et Saint Gervais-au-Belin, tenue de 
« ladite baronnie de Louvoie à foi et hommage simple seulement, à raison desquels objets le seigneur 
« propriétaire doit aider, avec autres vassaux à porter le seigneur évêque le jour de son entrée et 
« installation épiscopale et est en droit pour ce, de prendre le drap d’or ou de soie dont la chaise se 
« trouve parée.....».

1431, 13 novembre, aveu rendu à Jean II d’Averton, seigneur de Belin et du bourg d’Averton, par Jean du Bouchet, seigneur de Buffe, pour la terre, le fief et la seigneurie dudit lieu..

La châtellenie de Belin s’étendait sur les paroisses de Moncé - Saint-Gervais - Laigné - Saint Ouen - Saint Biez - Écommoy- Téloché - Yvré le Poslin - Mayet - Marigné - Saint Mars d’Outillé - Mulsion - Brette - Parigné l’Évesque - Ruaudin- Changé - Pont lieue - Arnage - Fillé-Guécélard limité par le Rhonne et la Sarthe.

Et la châtellenie d’Averton qui comprenait quinze paroisses : le Bourg d’Averton, distinct du Vieil Averton - Saint Loup ( Crannes ) - Orthe - Courcité - Tessé - Chevaigné et la forêt de Pail.

la famille d’Averton portait,

- de gueules à trois jumelles d’argent, ( armoiries du Maine ), de gueules à six faces d’argent, surmontées d’un petit lion d’or en chef au coin.

L’usage des armoiries commença à se répandre dans la deuxième moitié du XIIème siècle. La symbolique héraldique s’organisa de manière à conserver le souvenir de l’origine.

1451, Pierre de Germaincourt, mari de Marie du Bouchet rend aveu à Jeahn II d’Averton pour les terres et la seigneurie de Buffe. 

Les Germaincourt sont possessionnés dans le Maine depuis le début du XIVème siècle.

Manuscrit original sur parchemin 1340, juillet, Arras.

Acte de création d’un marché à Pontvallain, le jeudi à la requête de Beaudouin des Roches, accordé par le Roy de France, Philippe VI. L’information en est faite par Julio Quentin, par Jehan Garestin et Aubert de Germaincourt….confirmé en juillet 1490, par le roi Charles VIII.

Coutumes et Institutions - tome IV, preuves, p. 93,
1399, 8 mars - Acte par lequel Isabelle de Germaincourt, veuve de Jehan Pelerin, renonce à tous ses droits sur Louplande, Athenay et Voivre.

Pièce parchemin manuscrit original, sceau perdu,
1402, 1er décembre - Aveu rendu à Louis II d’Anjou, roi de Jérusalem, baron de Château-du-Loir, par Isabelle de Germaincourt pour Oizé et Foulletourte.

« …..Ysabeau de Germaincourt, fame de foy simple, pour songeusement et  appartenances et 
« seigneurie de Launoy Brien, en tant, et pour tant comme il y a d’icelles chouses qui furent messire 
« Hugues d’Aubemare, « chevalier,….. Boys, estans, terre, prez,….. ».

Nouveaux aveux en 1453 et 1455. 

1453, Beaudouin de Tucé, en la châtellenie de Tucé rend aveu au comte du Maine,  au nom de son vassal, Pierre Clément, paroissien de Roueze, pour une portion du domaine du Gros Chesnay, paroisse de Fillé , et du sire de Vaigron pour son domaine de Launay paroisse de Fillé - E.114 -  in folio 36 feuillets papier.

Document collection privée.

Aveux en 1453, à la châtellenie de Tucé, rendu par Pierre Clément, pour portion du domaine du Gos-Chenay, en la paroisse de Fillé ……..;  le sire de Vaigron pour son domaine de  Launay, même paroisse ( E.114 - registre in-folio, 36 feuillets papier - Archives baronnie de  Tucé ).

Nous avons en 1470-1489, pour hommage à la baronnie et seigneurie de Lavardin, reçu par Gui de Beaumanoir, un Philippon de Germaincourt, écuyer, seigneur des Touches, pour ses fiefs paroisse de Spay, et de La Collinière paroisse de Fillé - E.76 - 95 feuillets  in.8°.

1470, 19 février - Hommage à la baronnie et seigneurie de Lavardin, reçu au château dudit lieu, par noble homme et puissant seigneur Guy de Beaumanoir, seigneur de Landemous et de ladite baronnie de Lavardin, de la part de Phelippon ( très certainement Philippe ) de Germaincourt, pour ses fiefs de Spay et de l’Oliverie à Fillé. 

1472, aveu de Robert de Germaincourt pour la seigneurie de Buffe au seigneur de Belin.

En 1489, Philippe de Germaincourt, écuyer, seigneur de Launay-Brillant, en Saint-Jean-de-la-Motte, des Touches et de Buffe, rend aveu au comte du Maine pour sa terre et seigneurie de Launay-Brillant et sa quatrième partie de la prévosté d’Oizé - Archives Nationales à Paris - 348 bis -p.18.

1496, 20 juin - Philippe de Germaincourt, seigneur de Buffe depuis 1486, rend aveu à Jehan III, seigneur de Belin, du Perray et du bourg d’Averton, pour le château et la seigneurie de Buffe.

Sous la référence 10.J.179, nous avons un échange de terrain à La Forterie entre  Antoine du Bouchet, chevalier, seigneur de La Forterie et Michel Jamin, curé de la paroisse dudit Parigné le-Poslin, moyennant le paiement par celui-ci d’une rente amortie par François Cordelet et par sa sœur - 1693-1713.

1503, 1er janvier, aveu rendu à Jehan III d’Averton, seigneur de Belin, du Perray et du bourg d’Averton, par Ambroise de Germaincourt, seigneur de Buffe pour ……..habergement, les dépendances, les terres de la seignurie de Buffe…., qu’il renouvela en 1513.

Abbaye Saint-Aubin d’Angers
L’an 1503 - Aveu de déclaration rendu par frère Pierre Dufay, licencié en droit canon, par Ambroise de Germaincourt, écuyer, sieur de Buffes et des Touches……pour quatre journaux de prez…..

Prieuré de Luché. - Fiefs de Luché et du Barreau, dépendant de l’abbaye de Saint-Aubin d’Angers. - Aveux et déclarations rendues, en 1503 : à frère Pierre Dufay, licencié en droit canon, par Ambroise de Germaincourt, écuyer, sieur de Buffe et des Touches. ( Cartulaire de La Couture - H.273 ). 

C’est dans un autre acte des Archives Nationales de Paris, daté du  6 mars 1507, que Jacques de Buffe est cité comme seigneur de Mondan. Il semblerait qu’il soit mort sans descendance.

Document collection privée.


Jehan III d’Averton, en 1507 déclare foi et hommage simple à François de Luxembourg, évêque du Mans, à cause des fief et seigneurie de la communauté de Buffe. Il épouse Françoise d’O le 14 mars 1507.

Prieuré Conventuel de Château-l’Hermitage 1514 
- « …..lieu de la Jugesière en la paroisse de Mayet : intimation pour  montrée dudit lieu à la requête 
« de frère Guillaume de Germaincourt, religieux dudit prieuré, titulaire de la chapelle de Bocé, 
« membre en  dépendant…… »

En effet, le 29 janvier 1509, Guillaume de Villiers, écuyer, est seigneur de Mondan.

1529 et 1542, déclarations rendues à Beaudouin de Champagne pour les fiefs et seigneuries de Buffe par Jean Leblay, prêtre,….

Le 29 août 1540, Payen II d’Averton, avait rendu aveu au roi de France, François 1er pour ses terres, fiefs, seigneuries de Belin….et autres…et pour la communauté de Buffe. Il épousa le 20 décembre 1543, Anne de Maillé de la Tour-Landry, dont il eut quatre fils qui tous le précédèrent dans la tombe, et quatre filles, l’aînée s’appelait Renée. 

Acte de 1479 - Reproduction document collection privée.


16 juillet 1541, Payen II d‘Averton, seigneur de Belin, du Perray et du bourg d’Averton, ayant succédé à Jean IV ( dont on ne connaît l‘existence….? ) que par un unique document : la mise en curatelle de Mathieu, son frère ; reçoit aveu  de René de Germaincourt, seigneur de Buffe depuis 1539, pour son château, les dépendances, la terre et la seigneurie de Buffe. ( ce document particulièrement détaillé, nous révèle l’importance de Buffe au XVIème siècle ).

À la mort de Payen II en 1562, un tuteur fut nommé, M. de Cossé, cité dans quelques textes.

Renée d’Averton, veuve de Jacques d’Hunières en 1579, se remaria le 14 août 1582 à François de Faudoas, qu’elle obligea à adopter les armes d’Averton,

- écartelée au 1 et 4 de gueules à 3 jumelles d’argent - Averton
  et au 2 et 3 d’azur à la croix d’or - Faudoas

et le nom, il devint et figure dans les actes sous le François 1er d’Averton, lui-même veuf de Françoise Warty. Ce ne fut que beaucoup plus tard, sur la fin de sa vie, qu’il accepta le 9 février 1608, de faire aveu au roi de France Henri IV, au regard de la châtellenie de Château-du-Loir, pour ses terre et seigneurie de Buffe.

Ce document particulièrement intéressant complète l’aveu de 1406, et nous décrit  l’évolution  de cette seigneurie.

« …… vos subjects de ma dicte terre de Belin en ce qu’il en a en mouvance  de vostre dicte baronnie 
« qui sont contraignable…..Moyse de Germaincourt, signeur de Bufe…. »

François 1er d’Averton mourut en1609, son épouse était décédée en 1603.

Dès le début de l’année 1560, les protestants très actifs dans le Haut-Maine, comptant au nombre de leurs adeptes de puissants personnages, tels que les seigneurs d’Avesnes, de Pescara , de Noyen, de Bouére, de Lavardin, de La Suze, de Buffe…..provoquèrent de très graves incidents dans la ville du Mans, le 25 mars 1560 - jour de l’Annonciation, au faubourg Saint-Jean.

Lors de la 1ère Guerre de religion 1561-1562, le 3 avril, Germincourt de Buffe, René de Champagne, sieur de La Suze, Boisjourdan de Bouère, de Lavardin, de Bazoges, Tahureau, de La Fuye, de Posset, de Monthéard, de Peucheray vinrent offrir leur concours aux réformés ; Jean de Vignolles, Thibault Bouju, Jean du Breil, qui à l’heure des vêpres, armés de hallebardes et d’arquebuses suivis d’une troupe de calvinistes s’emparèrent du château du Mans. Le Quartier général des huguenots fut établi «  Marché Saint-Pierre », d’où partaient les patrouilles.

Au mois de mai suivant, de violents heurts insurrectionnels opposèrent les calvinistes aux catholiques au Greffier, au Grenouiller et place des Halles. Les principaux chefs étaient René d’Argenson, La Motte Thibergeau, Bois Jourdan, René de Champagne, Moïse de Germaincourt, seigneur de Buffe…….devant le succès, ils furent rejoints par les seigneurs de Lavardin, de La Bazoges, de l’Épichelière, de la Fuye, de Souvigné et plusieurs autres.

Buffe selon les Archives Départementales de la Sarthe, fut jusqu’à la fin du XVIIème siècle, un important et irréductible noyau protestant. Les rois Henri IV et Louis XIII, bien que passant à proximité, sur le chemin Le Mans - Angers, évitèrent toute visite aux seigneurs du lieu.

Remembrances des assises de 1561, de la seigneuries de Bazouges,

« ….exhibent maître Bernardin de Saint-François, prieur de Roizé, pour la seigneurie de Buffe…. ».

En 1563 et 1592, aveux et déclarations rendues à Nicolas-Louis de Champagne, chevalier, comte de La Suze, La Chapelle-Rainsouin, Bazouges, Coulans, Louplande, Brouassin, La Mothe-Achard, La Turpinière,  et autres lieux depuis 1499 ; par Pierre Goivrot, chanoine de Saint-Julien du Mans, prieur de Roëzé, pour le domaine de Buffe.

Des archives privées lèvent un coin du voile, sur la vie au quotidien des seigneurs de Buffe,

Il a été acheté le 12 février 1570,  3 pintes d’huile pour 24 sous
Il a été payé 22 sous, pour  deux journées de travail au couvreur, pour la toiture du château

En mai 1589, la pinte de vin rouge était vendue 3 sous,
Au marché du Mans, il a été vendu :
«  deux moutons pour 100 sous
«  5 livres de beurre frais pour 16 sous
«  4 douzaines d’œufs pour 20 sous 
«  2 poissons pour 60 sous 

Procédure en 1620, relatives à des contestations où interviennent Jean Le Balleur, procureur du roi en l’élection du  Mans, Agnés Denyau,  veuve d‘Olivier Brissard, huissier au Châtelet à Paris, Jacques Pavy, marchand au Mans, et Marie Mestivier, sa femme, Madeleine Bertherand, veuve d‘Innocent Le Couturier, sieur de La Chesnaie, Isaac de Germaincourt, seigneur de Buffe et de Bosse ( Boce ), frère héritier de Moïse de Germaincourt, Marie Drouyn, veuve de Nicolas Tison, sergent à Verge au Châtelet à Paris, et où il est fait mention d’une rente de 40 livres affectée sur le bien de La Chaloisière, en la paroisse du Boulay.

En 1626, Isaac de Germaincourt, chevalier, seigneur de Buffe et de Bossé est cité dans une charte datée de 1269, où en sa qualité de seigneur de Bosse, lui et ses hairs sont tenus à foi et hommage, et une paire d’éperons dorés, chaque année, le jeudi de la Pentecôte, au seigneur de La Ferté..

Il est cité dans un inventaire dressé le 9 novembre 1632, ( minutes notariales ) de Maître Michel Le Long, notaire à Spay, comme seigneur de Buffe dans la succession de sa sœur Marguerite de Germaincourt, 

« ….des effets et papiers relaissés par défuncte damoiselle Marguerite de  Germaincourt, dame de 
« Nouans, à la requête et en la présence de son frère hault et puissant seigneur Messire Isaac de 
« Germaincourt, chevalier de l’Odre du Roy, seigneur de Buffe, y demeurant paroisse de Fillé ; des «Touches de Meneville en la paroisse du Lude…. ».

Vue aérienne de la rivière Sarthe à l’aplomb de Buffe - Document collection privée.


Par ce même inventaire, ledit Isaac de Germaincourt, déclare qu’il répudie l’hérédité mobilière de ladite défunte sans néanmoins « …..que telle répudiation luy puisse nuire en préjudicier pour l’acceptation de la succession et hérédité immobilière…… », et déclare avoir reçu de Michel Le Clerc, sieur de La Brosse, 60 libres, et de G. Loriot, 100 livres pour la ferme du lieu « Villette ». Témoins : René Le Bourcier, prêtre, demeurant à Pontvallain, et François Morillo, marchand, demeurant à Spay. 

Aveu rendu en 1644, à Louis-Jacques de Mesgrigny, comte de Belin, par messire de la Patuelle, marié en 1627 à Marie de Germaincourt, seigneur de la Patuelle en Saint-James, La Chaudronnaie, des Granges, de La Luzerne en Normandie, du Pontavice au  Tremblay en Bretagne, de Buffe en la paroisse de Fillé, de Corbuon en Villaines-sous-Lucé, des Touches en Pontvallain, marquis de la Patuelle, comte de Pontavice, baron de Corbuon ; pour la seigneurie de Buffe.

Il portait, 

- d’azur à trois molettes d’argent, 2 et 1

Le comte de Belin avait épousé cette année là Éléonore de Rochechouart, fille unique de François de Rochechouart, marquis de Bonnivet , et d’Éléonore d’Averton, fille de François II d’Averton.

La famille de la Patuelle était déjà seigneuriale dans le Maine, depuis le XVIème siècle.

Le 25 février 1646, devant Marin Drouet, notaire au Mans, Isaac de Germaincourt, chevalier, seigneur de Buffe, y demeurant, paroisse de Fillé-Guécélard, époux de Marie de Vallée, s’accordent entre eux et avec Pierre Berault, sieur des Manières, avocat au Mans, qui solidairement avec eux avaient emprunté à André Delhommeau, prêtre, curé de Montbizot, 2,000 livres pour lesquelles ils avaient «  impignoré » ( donné en gage ), le domaine et métairie de La Forest, à Beillé.

Selon un acte daté du 30 septembre…?, cette métairie se composait,

« ….une meson manable à usage de sale, cellier, chambres, greniers et « autres astres, granges, écurie, estable, boulangerie, charterie, cours et « issues, deux jardins potagers et de nombreuses pièces de terre…… ».

Selon un acte daté du 30 septembre…?, cette métairie se composait,

« ….une meson manable à usage de sale, cellier, chambres, greniers et  autres astres, granges, écurie,
« estable, boulangerie, charterie, cours et « issues, deux jardins potagers et de nombreuses pièces de 
« terre…… ».     

À la suite du  décès de Marie de Germaincourt en 1654, c’est son fils Isaac de la  Patuelle qui hérite de la seigneurie de Buffe. Celui-ci fait foi et hommage à Louis-Jacques de Mesgrigny, comte de Belin, pour la seigneurie de Buffe.

Acte daté de 1654,
« Aujourd’hui vingt huitième jour de novembre 1654, après midi, est comparu devant nous Daniel Le 
« Long, notaire en la cour royale du Mans, demeurant paroisse de Fillé notre résidence, messire 
« Jehan Le Boindre, conseiller du Roy en la Cour Parlement de Paris y demeurant paroisse de Saint 
« André des Arts, étant présent en son château du Grochenay, paroisse dudit Fillé.  Lequel nous a
« requis nous transporter avec au logis seigneurial de Buffe, situé audit Fillé a effet de faire et jurer 
« la foi et hommage entre les mains de Monsieur se la Palluelle à cause du fief de Fillé appartenant 
« audit seigneur de la Palluelle et Buffe pour raison de son fief du Groschenay et dépendances. Où 
« étant arrivé audit Buffe avons trouvé Agate Papiel, femme François Brossard, concierge dudit
« logis laquelle a déclaré que le seigneur de La Palluelle était absent ; au moyen de quoi mon dit
« seigneur du Groschenay au devant de la poutre seigneuriale de la principale entrée dudit lieu de
« Buffe a appelé à haute voix par trois fois MonseigneurMonseigneur.Monseigneur, je suis venu 
« ici exprés pour vous offrir jurer la foi et hommage simple telle vous est due à raison de  mes terres, 
« terres, fief, et seigneurie du Groschenay, des choses en dépendant en tant qu’il en est tenu de vous 
«  pour raison de votre fief de Fillé gager le rachat le cas advenant et rendre telle obéissance que à 
«  seigneur est due. Dont et de ce que dessus avons dit  seigneur décerné le présent acte pour lui
«  servir et valoir ainsi que  de «raison et avons laissé copie du présent acte.
« Fait et arrêté audit logis de Buffes, en présence des témoins Louis Girtard, marchand, demeurant 
«  au Mans, et Pierre Paigeot aussi marchand, présents en ce lieu, le 28 novembre 1654.


Document collection privée.


Aveux et déclarations rendus à Gédéon L’Enfant, seigneur de Bazouges, à cause de sa femme Suzanne Poitevin, par Antoine Aulterroche, avocat procureur de Messire Jean-Antoine Colbert, conseiller du Roi, prieur commanditaire du prieuré Saint-Pierre de Roizé, pour le domaine de Buffe.

Dans l’examen des verrières de l’église de La Ferté-Bernard, dans la deuxième croisée, au-dessus du personnage assis dans un fauteuil tenant dans sa main un livre fermé, et celui à genoux portant de riches habits et un manteau nuance et drapé, on peut lire une inscripption en partie détruite : « En 1606, fut faicte ceste vitre du legs de l’honorable homme Estienne Le Boindre, qui, pour ce, légua  cent livres, le surplus aux deniers de la fabri….le…..15.…me Le …. » On trouve en effet, dans les registres de la fabrique, un acte par lequel Etienne Le Boindre, né à La Ferté, et demeurant au Mans, légua le 15 octobre 1573, une somme de cent livres tournois, laquelle reçut cette affectation - Histoire de la peinture sur verre  de l’abbé Texier - p.76.

Le 6 mars 1670, Charles de la Patuelle, vend la seigneurie de Buffe, à Messire Jean Le Boindre, seigneur du Gros-Chesnay, paroisse de Fillé. fief, et seigneurie du Groschenay, des choses en dépendant en tant qu’il en est tenu de vous pour raison de « votre fief de Fillé gager le rachat le cas advenant et rendre telle 
«  obéissance que à seigneur est due. Dont et de ce que dessus avons dit  seigneur décerné le présent 
«  acte pour lui servir et valoir ainsi que  de raison et avons laissé copie du présent acte.

La même année, les moulins prennent alors l’appellation de « moulins de Fillé ». 

Documents collection privée.


Comme nous l’avons longuement commenté précédemment, cette seigneurie est très ancienne, puisqu’elle apparaît dans différents actes et textes du haut Moyen Âge, des Archives Nationales et de différents centres d’Archives départementaux.

Originaire de La Ferté-Bernard, cette famille de la haute bourgeoisie est très ancienne, elle remonte à 1326.

Armes - de pourpre au chevron d’or accompagné en chef de deux roses et en pointe d’une pomme de pin le tout en or

« Compte de recepte et mise des biens et revenu de la confrairie des chappelains et clercs de l’église 
« du Mans pour l’année commenczant  au jour et feste de la Nativité de saint Jehan Baptiste l’an mil 
« cent quatre-vingz-treze et finissant la vigille de ladite feste 1594….. ».
( Registre sous la cote G.124 - Petit folio, 54 feuillets, papier, p.104, 2ème col.

« Reçu, d’honorable Me Mahurin Le Boindre, conseiller du Roi, pour le lieu du Petit-Hommeau, en 
« Etival, 105 sous….. ».

1652-  1762, aveux rendus  à Marguerite-Renée de Rostaing, veuve de Henri de Beaumanoir, et à Henri-Charles de Beaumanoir , son fils, et à Monseigneur de Froullay de Tessé, seigneur de Tucé, par Jean-Baptiste-François Le Boindre, chevalier, seigneur du gos Chesnay, de Buffe, de La Beunêche, conseiller du Roi, pour les dites terres - E.120 - in folio - 507 feuillets parchemin et papier.

En 1670, Jean Le Boindre, seigneur du Gos Chesnay à Fillé acquiert la seigneurie de Buffe. Les moulins prennent alors l’appellation de « moulins de Fillé ». Comme nous l’avons longuement commenté précédemment, cette seigneurie est très ancienne, puisqu’elle apparaît dans différents actes et textes du haut Moyen Âge, des Archives Nationales et de différents centres d’Archives départementaux.

Document collection privée.

Jean Le Boindre, né en 1620, fut seigneur du Gros Chesnay vers 1500, de Buffe en 1670, en la paroisse de Fillé, et de La Beunêche , en la paroisse de Roëzé. Conseiller au Parlement de Paris, puis doyen de ce corps en 1692, il mourut l’année suivante et fut inhumé dans l’église de Fillé.

Aux Archives départementales de la Sarthe, nous avons trouvé en G.114 - une liasse de 25 pièces , parchemin et 44 pièces, papier ; sceau plaqué - p. 99 , 1ère col.

Des titres de rentes foncières assises sur des héritages , de 1452 à 1788.
« Rentes de 20 sous sur le lieu de la Taillanderie, à Fillé-Guécélard :  reconnaissances données aux 
« chapelains par Jean et Hubert Huart, de  Fillé en 1476 ; par Me Jacques Menault en 1590 ; par Me 
« François Chesnay, sieur de La Contoudière, mari de Marthe  Menault en 1633.….. »

à la même source,

mais en G. 112 - ( liasse ) - 13 pièces, parchemin ; 72 pièces , papier - p. 98 , 1ère col.

Titres de rentes foncières assises sur des héritages de 1437 à 1786.
« Nouvelles reconnaissances  données par dame Renée Le Boindre, veuve de défunt François Le
« Vayer, écuyer, du Roi, lieutenant-général en la Sénéchaussée et Siège présidial du Mans, y 
« demeurant paroisse du Crucifix - daté de 1672 ».


Plan de la commune de Fillé-Guécélard de 1844 -  Commune créée en 1791, dissociée en 1880 - Document des Archives départementales de la Sarthe.

Le 9 juin 1681, deux membres de La Confrérie de l’Église du Mans sont commis pour aller à Chemiré-le-Gaudin, supplier de la part de la compagnie, Messire de Boislabbé, archidiacre de l’église du Mans, curé dudit Chemiré, de vouloir bien donner une lettre de recommandation pour Messire Le Boindre, sieur du Gros Chesnay et de Buffe, conseiller en la Grande Chambre du Parlement de Paris, au sujet d’un procès que soutient la Confrérie contre Guillaume Noré ( synthèse de la traduction paléographiée du texte original ). La Confrérie stipule, qu’elle fera des prières publiques, conformément au  mandement du chapitre, pour obtenir du ciel la cessation de la sécheresse qui désole le pays depuis plusieurs mois- ( Archives de la Confrérie de l’Église du Mans - G.60 - registre, in-folio - 284 pièces, papier - 63, 1ére colonne ). 

1684 - folio 43 - Contrat de mariage de François-Romain-Luc de Mesgrigny, chevalier, seigneur des Espoisses, fils de feu Jacques de Mesgrigny et d’Éléonore de Rochechouart, marquise de Bonnivet, comtesse de Belin  et de Vaux, demeurant à Paris, d’une part, et Angélique Turpin, fille de Charles Turpin, chevalier, comte de Vihiers et autres lieux, et de feue Madeleine Laurens, demeurant au château de Targé, d’autre part ( B.1206 - registre in-folio, 74 pièces papier ). 

Jean Le Boindre avait épousé vers 1650, Françoise de Béchefer, qui lui donna trois enfants,

- Jean-Baptiste-François Le Boindre, né en 1661,
- René Le Boindre, curé de Fillé, puis chanoine de Saint-Pierre du Mans, décédé au Gos Chesnay en 1772,
- Françoise Le Boindre, épousa Guy Sallier ( ou Scallier ), conseiller au Grand Conseil du Roi à Paris.

Tableau à l'huile, sur un panneau du grand salon du " Château du Gros Chesnay au XVIIIème siècle "

Guy Sallier, rend aveu le 21 juin 1696 pour la seigneurie de Buffe à Madame Éléonore de Rochechouart, marquise de Bonnivet,  comtesse de Belin, de Vaux, de Vivonne et de Cersigny, vidame de Meaux, qui, le 15 septembre 1696, lui donne quittance de 300 livres pour le rachat du fief.

Il avait précédemment déjà fait un aveu le 20 avril 1696. 

Un acte daté du 6 juin 1671, mentionne l’achat par le seigneur de Buffe de quatre bœufs de travail,

- 2 pour 131 livres, et  2 pour 102 livres. 

La comtesse de Belin, décéda en 1707 

Jacques Lair, conseiller du roi et receveur général des ses finances en la Généralité de Tours, époux de Anne Cemeau - Archives de Courcival ; p.363 C.  Il testa le 4 septembre 1710 et, par un codicile en date le 22 du même mois, il chargea messires Le Vayer, maître des requêtes, Le Vayer de Boutigny, conseiller au Parlement, Le Vayer de Vandoeuvres, conseiller à la cour des aides, et messire Le Boindre, conseiller au Parlement, d’aider Madame veuve Lair, de leurs conseils - Archives de Courcival ; p.383 C.

Dans un extrait de registre du Parlement , on peut lire :

«  Procès verbal de ce qui s’est passé au lict de justice, tenu par le Roy « Louis XVème du nom, le Jeudi douzième de septembre 1715 », 

on trouve assis  au banc des conseillers des enquêtes et requêtes, entre messires de Saint-Martin, Bourgoin, Jean-Baptiste François Le Boindre, et de Vevrin Morel, d’Averdoin …. Messire Le Boindre appartenait à la Première  Chambre des Enquêtes, dont le Président était Bocherd de Sarron. - La Conspiration de  Cellamare - épisode de  La Régence -  Ière partie - p.344.

En 1720, d’autres aveux sont rendus aux filles de François-Romain-Luc de Mesgrigny, comte de Belin, mort le 21 mars 1712, et fils d’Éléonore de Rochechouart, par Jean-Baptiste-François Le Boindre, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, de Buffe, de La Beunaiche et de Spay, conseiller au Parlement de Paris, marié à Marie-Françoise-Catherine Doujat. Il mourut en 1742, et fut inhumé dans le chœur de l’église de Fillé.

De cette union sont nés,

- Jean-Baptiste-François Le Boindre, seigneur de La Beunêche, décédé en 1712, sans alliance,

- Jean-Joseph Le Boindre, chevalier, seigneur de Vauguyon en Roëzé, du Gros Chesnay et de Buffe en Fillé, qualifié baron de La Beunéche, conseiller à la Grande Chambre du Parlement à Paris de 1742 à 1757, marié en 1731 à Suzanne Tiraqueau, sa cousine, sans hoirs ( enfants ).

Donation mutuelle en 1721 - folio 36 v , entre Robert de la Maignie, bailli du siège du comté de Belin, et Marie Billard, sa femme, demeurant en la paroisse de Moncé-en-Belin ( B.1208 - registre in-folio, 93 pièces papier ).

Le domicile parisien de Jean-Baptiste-François Le Boindre, selon l’Almanach Royal de 1725, était «  Cul de Sac de la rue Saint-Dominique - Faubourg Saint-Michel ».

Acte de 1737, dans une liasse de 11 pièces, papier,  avis de parents nommant messire François Le Boindre, conseiller au présidial du Mans, pour tuteur de ses neveux mineurs Charles de Baigneux de Courcival et de Marie-Anne de Moré-Chappelain ( B.590 ).

Dans un placet d’audience de 1738, figure Éléonore-Henriette de Poictiers, veuve de Maximilien Bleikard, comte d’Helmstadt, comtesse deBelin et de Vaux, contre Grégoire Guyard, marchand, propriétaire de la métairie de La Grande-Quinte ( B.118 - liasse, 93 pièces papier ).

Peinture  à l'huile représentant le «  Château de Buffe » vers le XVIIIème siècle, palcée au-dessus d’une travée dans le grand salon du «  Château du Gros Chesnay ».


Il rendit aveu en 1738, à Éléonore de Mesgrigny, dame de Poitiers, fille aînée de François-Romain de Mesgrigny, pour la seigneurie de Buffe.

État des terres et fiefs relevant du Roi, à cause de son château et tour Ribandelle du Mans ( sommier des droits douteux, c’est à-dire des droits que l’on soupçonne être dus, comme ayant été recélés ou négligés du temps du bail courant ou des précédents, et desquels on n’a pas une connaissance  certaine, par rapport aux noms et qualités des propriétaires, à leurs demeures, à la date des actes, à la valeur et à la situation des biens ) Bunaiche ( La Beunêche ), paroisse de Poisé, et une pièce de  terre située dans la paroisse de Fillé. 

Château de la Beunêche au XIXème siècle - Document collection privée.


Observations : Aveu du 28 avril 1687 par Jean  Le Boindre ; hommage  du 18 août 1762  et aveu rendu en l’année 1762 par François Daniel de  Beauvais ; ventes et assaisinement payés par ledit sieur de  Beauvais, acquéreur des héritiers de M.Le Boindre fils, Montfort-le-Rotrou, marquisat ( Domaine public dans la province du Hau-Maine avant 1790 - H.8 - registre in-folio, 96 feuillets  papier ).

Le domaine de Richemont,  paroisse d’Yvré-le-Polin possédé en 1738, par maître Médard Rivière, conseiller du Roi, juge-magistrat au Siège présidial du Mans, y demeurant, au nom et comme époux de dame Marie-Françoise Founier ; et en 1782 par Louis-Marie Daniel Beauvais, écuyer, capitaine de cavalerie, fils aîné et principal héritier de François Daniel Beauvais, qui était fils et héritier de dame Marie Nantial, veuve de Joseph Daniel de Beauvais ( archives du Prieuré conventuel de Château-l’Hermitage. - H.549 - liasse, 7 pièces parchemin, 7 pièces papier ).

Acte daté de 1743, autorisant François Le Boindre, tuteur honoraire de Pierre-Jacques-Louis de Baigneux, chevalier, seigneur de Courcival, fils de Charles de Baigneux de Courcival et de Marie-Anne Chaplain, à conduire ledit mineur dans une pension de Paris pour y recevoir une éducation conforme à sa condition et à sa fortune (  B.617 - liasse, 25 pièces papier ).

 ( suite du précédent  ) 
- Avis de parents daté de 1749, autorisant Pierre-Jacques-Louis de Baigneux de Courcival, chevalier, seigneur de Chemilly, mineur émancipé, à emprunter une somme de I0,000 livres, pour faire les frais de sa réception comme enseigne dans le régiment des Gardes-Françaises. Le sieur de Courcival déclare être contraint à cet emprunt par suite de la difficulté qu’il éprouve à être payé de ses débiteurs et fermiers dans un temps aussi dur, où la mortalité des bestiaux s’est fait sentir dans la province et à causé beaucoup de ruines. - (  B.663 - liasse, 23 pièces papier ).

Réception en 1756, de Louis-Antoine Doysseau comme bailli des châtellenies de Belin et de Vaux ( B.721 - liasse, 17 pièces papier ).

En 1756, certification de criée des châtellenies de Belin et de Vaux, saisies à la requête du sieur Charles, procureur au Châtelet de Paris, sur Marin Rottier, écuyer de Madrelle, qui les avait acquises, de dame Éléonore-Henriette de  Poitiers, veuve de Bleickard-Maximilien, comte d’Helmstadt, mestre de camp d’un régiment de cavalerie allemand ( B.727 - 1 parchemin, liasse 48 pièces papier ).

Lettres de bénéfice d’inventaire obtenues en 1758, par François Le Boindre, conseiller en la sénéchaussée du Maine, héritier pour un tiers d’Anne Barbin, veuve de François Le Boindre, en son vivant conseiller au même siège (  B.744 - 9 pièces, parchemin, 33 pièces papier ).

Acte de sentence du châtelet de Paris daté de 1759, ordonnant la nomination d’experts pour estimer la terre du Gros-Chesnay et autres lieux dépendant de la succession du sieur Le Boindre de Vauguions ( B.752 - 29 pièces papiers, 2 cachets ).

Entérinement  de lettres à terrier obtenues en 1759, par Marin Rottier de Madrelle, écuyer, seigneur de Saint-Gervais, pour ses terres, fiefs et seigneuries de Belin et de Vaux ( B.754 - liasse, 31 pièces papier ).

Réception en 1759, de François Larsonneau, comme bailli des châtellenies de Belin et de Vaux ( B.759 - liasse, 24 pièces papier ).

Les minutes du greffe des experts de la sénéchaussée, nous dévoilent dans une liasse de 35 pièces papiers  ( B.16 ) - En 1759, à la requête des héritiers de messire Jean-Joseph Le Boindre, chevalier, seigneur de Vauguyon, conseiller du Roi en sa Cour de Parlement, visite et estimation des bâtiments et dépendances de la terre du Gros-Chênay et des châteaux de Buffe et de La Beunaiche, situés sur les paroisses de Fillé, Roëzé et Spay, lesdites trois seigneuries comprenant, en dehors de leurs fiefs respectifs, les fiefs de Fillé, de Vauguyon, de Pierraube, de Spay, de Beauchêne, de Chalonge, de Créez, de La Grutière et de Launay.


Lettres de bénéfice d’inventaire obtenues en 1758, par François Le Boindre, conseiller en la sénéchaussée du Maine, héritier pour un tiers d’Anne Barbin, veuve de François Le Boindre, en son vivant conseiller au même siège (  B.744 - 9 pièces, parchemin, 33 pièces papier ).

Acte de sentence du châtelet de Paris daté de 1759, ordonnant la nomination d’experts pour estimer la terre du Gros-Chesnay et autres lieux dépendant de la succession du sieur Le Boindre de Vauguions ( B.752 - 29 pièces papiers, 2 cachets ).

Entérinement  de lettres à terrier obtenues en 1759, par Marin Rottier de Madrelle, écuyer, seigneur de Saint-Gervais, pour ses terres, fiefs et seigneuries de Belin et de Vaux ( B.754 - liasse, 31 pièces papier ).

Réception en 1759, de François Larsonneau, comme bailli des châtellenies de Belin et de Vaux ( B.759 - liasse, 24 pièces papier ).

Les minutes du greffe des experts de la sénéchaussée, nous dévoilent dans une liasse de 35 pièces papiers  ( B.16 ) - En 1759, à la requête des héritiers de messire Jean-Joseph Le Boindre, chevalier, seigneur de Vauguyon, conseiller du Roi en sa Cour de Parlement, visite et estimation des bâtiments et dépendances de la terre du Gros-Chênay et des châteaux de Buffe et de La Beunaiche, situés sur les paroisses de Fillé, Roëzé et Spay, lesdites trois seigneuries comprenant, en dehors de leurs fiefs respectifs, les fiefs de Fillé, de Vauguyon, de Pierraube, de Spay, de Beauchêne, de Chalonge, de Créez, de La Grutière et de Launay.

Dans un placet d’audience de 1760, figure Marin Rottier de Madrelle, écuyer, contre Marie Gourdin, veuve en premières noces de Louis Ollivier, et en secondes, du sieur David ( B.204 - liasse, 57 pièces papier ).

Des renseignements puisés dans les mêmes Archives privées, nous permettent d’entrevoir le mode de vie du temps passé,

Document collection privée.

Extrait de comptes de la fin du XVIIème siècle, seigneurie de Buffes :

- en mars 1666, 35 sols, pour l’achat de deux peaux de blaireaux pour protéger la tête des bœufs au travail,
( contre les mouches, les taons et autres insectes )

- en may 1687,
vente au marché du Mans,
10 livres de beurre pour  4 livres 5 sols,
10 douzaines d’œufs pour 1 livre 2 deniers,

achat,

2 livres de savon payé 15 sols,

payé, 
1 journée et demie de femme pour faire la lessive, 7 sols,
5 sols déboursés pour avoir fait raccommoder une aiguière et un pot de chambre en étain.

- en janvier 1724,
vendu au marché, 5 fromages pour 40 sols,
livré et encaissé à l’Auberge de la Chouanne, 4 poissons pour 12 livres 19 sols,

achat,
un demi  minot de sel pour 23 livres 1 sol
une bouteille de moutarde pour 12 sols,
un pain de sucre payé 4 livres 8 sols,

- en septembre 1740,
Prix du boisseau de froment à la foire du Mans, 5 livres 5 sous,

- 24 janvier 1784,
vente de 4 chapons à l’Auberge du Chariot d’Or pour 3 livres 6 sols,

- 18 septembre 1785,
vendu au  marché 12 canards et 2 poules pour 12 livres,

- en 1788,
gages payés au - 1er bouvier : 72 livres,
                         - 2ème bouvier : 40 livres
achat,
2 carottes de tabac pour 19 livres 6 sols 9 deniers

Évidemment, ces éléments ne nous permettent pas d’évaluer le niveau de vie, ils nous fournissent très simplement quelques indications sur le coût de celle-ci. 

Ils déterminent l’une des principales fonctions économiques de cette seigneurie, celle d’introduire dans le circuit commercial une partie de sa production campagnarde. Nous pensons qu’il serait intéressant de compulser à nouveau ces archives, susceptibles de nous apporter des paramètres complémentaires afin de cibler le rôle et l’importance de Buffe à la fin du XVIIIème siècle. 

Registre in-folio, 50 feuillets, papier «  Plumitif des audiences de la sénéchaussée du Mans », y figurent en 1762 : Louis-François Daniel, écuyer de Beauvais, Nicolas Trotté et Louis Guédon de Maule contre Louis Lavrillé. - ( B.452

Commandement en 1766, de verser les arrérages d’une rente due à François Daniel de Beauvais, receveur général du tabac au Mans. - ( 13 J 4 ).

Toujours de la même source, mais en 1767, Marin Rottier de Madrelle, dans une autre affaire contre Marie Chouet de Villaine. - ( B.244 - liasse, 92 pièces papier ).

Aveux rendus à la  seigneurie du Gros Chesnay - famille Le Boindre-de Beauvais, par le seigneur de la Richardière  Oger puis Bailly, et enfin Huon, à la seigneurie de  Tucé et  Villiers, au prieuré de  Roëzé, à la  seigneurie de Vauguyon. Quittance  féodale due au fief de la Devizière, bail de la Richardière de 1645. -  ( 13 J 48 - Archives de la Richardière, de la Cosnuère et des  Hayes ).

Dans le livre de recette des ventes, rachats et autres droits perçus sur les fiefs mouvants du marquisat de Lavardin - registre, in-folio, 96 feuillets, papier ( E.97 ) ….. messire Louis-François Daniel de Beauvais, la somme de 3,000 livres, pour lles ventes de la terre et seigneurie du Goschenay, acquises des héritiers de M. Leboindre pour 241,250 livres. - ( Archives du fief du Mans ).

En 1773, apparaît dans un placet d’audience, Louis-François Daniel de Beauvais, écuyer, seigneur du Goschenay et autres lieux, contre Louis Le Gendre. - (  B.266 - liasse, 83 pièces papier ).  

Nicolas Trotté et Louis Guédon de Maule contre Louis Lavrillé. - ( B.452

Commandement en 1766, de verser les arrérages d’une rente due à François Daniel de Beauvais, receveur général du tabac au Mans. - ( 13 J 4 ).

Toujours de la même source, mais en 1767, Marin Rottier de Madrelle, dans une autre affaire contre Marie Chouet de Villaine. - ( B.244 - liasse, 92 pièces papier ).

Aveux rendus à la  seigneurie du Gros Chesnay - famille Le Boindre-de Beauvais, par le seigneur de la Richardière  Oger puis Bailly, et enfin Huon, à la seigneurie de  Tucé et  Villiers, au prieuré de  Roëzé, à la  seigneurie de Vauguyon. Quittance  féodale due au fief de la Devizière, bail de la Richardière de 1645. -     ( 13 J 48 - Archives de la Richardière, de la Cosnuère et des  Hayes ).

Dans le livre de recette des ventes, rachats et autres droits perçus sur les fiefs mouvants du marquisat de Lavardin - registre, in-folio, 96 feuillets, papier ( E.97 ) ….. messire Louis-François Daniel de Beauvais, la somme de 3,000 livres, pour lles ventes de la terre et seigneurie du Goschenay, acquises des héritiers de M. Leboindre pour 241,250 livres. - ( Archives du fief du Mans ).

En 1773, apparaît dans un placet d’audience, Louis-François Daniel de Beauvais, écuyer, seigneur du Goschenay et autres lieux, contre Louis Le Gendre. - (  B.266 - liasse, 83 pièces papier ).  

Procès-verbal sur un conflit de préséance qui s’était élevé en 1774, à la procession de la Fête-Dieu, entre Marin-Louis Rottier de Madrelle, lieutenant criminel en la sénéchaussée du Mans, et le sieur Rouxelin d’Arcy, lieutenant général de police au Mans. - ( B.927 - liasse, 34 pièces papier ).

Acte d’avis de parents nommant en 1777, Marin Rottier de Madrelle, seigneur de Belin, pour subrogé-tuteur de l’enfant issu du mariage de Jacques-François-Michel de Baigneux, seigneur de Courcival, gouverneur de Mamers, et de feu Suzanne-Scolastique de Maridor. - ( B.909 - liasse, 45 pièces papier ).

En 1781, dans un placet d’audience, on  trouve François Nibelle, commissaire à terrier, contre Marin Rottier de Madrelle, écuyer, seigneur de Belin et Vaux. - (  B.319 - liasse, 99 pièces papier ).

Entérinement de lettre à terrier obtenues en 1781, par Marthe Plumard, veuve de Louis-François-Daniel de Beauvais, secrétaire du Roi, Louis-Marie Daniel de Beauvais, capitaine de cavalerie, Émée-Joseph Daniel de Beauvais et Richard-Jérôme-Bon des Fontaines de Saint-Victor, officier au régiment de Royal-Cavalerie, et Adélaïde-Victoire Daniel Beauvais, sa femme, pour leurs fiefs et seigneuries de Fillé, Spay, Le Gros-Chesnay, Crés, Vauguion, la Beunêche et autres lieux. - (  B.1015 - 1 pièce parchemin, 35 pièces papier ).
Dans la continuation du terrier de 1781, des fiefs du Mans, desquels sont tenanciers : ……Louis-Marie-Daniel de Beauvais, capitaine de cavalerie, pour la métairie du Grand-Aulnay, relevant noblement de la seigneurie de Fillé, la maison seigneuriale du Gros-Chesnay avec droits honorifiques en l’église de Fillé, sous le devoir annuel d’un épervier à voler le merle, rendu au château de Tucé, pour le domaine, fief et seigneurie de Spay, moulins de Spay, avec les héritages qui relèvent en hommage de la terre et seigneurie de Crez. - ( E.92 - registre, grand in-folio, 204 feuillets papier - Archives du fief du Mans).

Avis des officiers du présidial daté de 1782, sur l’érection en marquisat d’Aux des terres Saint-Léonard, Louplande et autres. À cet avis est joint un exemplaire imprimé d‘un « factum pour les officiers de la Sénéchaussée et siège présidial du Mans , opposant à l‘entérinement des lettres patentes obtenues par Messire Henry-Charles de Beaumanoir, marquis de Lavardin, au mois de novembre 1684 - in-folio, sans date ni nom vers 1684 ». - ( B.1016 - 32 pièces papier, 1 pièce imprimée ).

La liste s’étend jusqu’en 1788, elle fourmille de détails, qui ne nous permettent pas d’évaluer le niveau de vie, mais nous fournissent  simplement  des indications intéressantes, qui malheureusement seraient beaucoup trop longues à examiner. En conclusion on peut écrire, la seigneurie de Buffe, de la seconde partie du XVIIème siècle à la Révolution, avait comme fonction économique principale, d’introduire dans le circuit commercial une partie de sa production.

Inventaire après décès de Jean-Joseph Le Boindre - daté de 1758 - B. 741- liasse de 18 pièces papier

Apposition de scellés et inventaire au château du Groschenay, à Fillé, après le décès de Messire Jean-Joseph Le Boindre, chevalier, seigneur de Filllé, de Spay et de Rëzé, conseiller en la Grande Chambre du Parlement de Paris.

« Argenterie et bijoux : deux plats à soupe et à anses, un plat à bouilli, quatre plats d’entrée, quatre 
« plats d’entretements, le tout en argent, de  forme octogone et aux armes du défunt, sept autres 
« plats d’argent ovales, aux mêmes armes, dont un grand, un moyen et deux petits, un grand plat
« rond d’argent, quatre douzaine d’assiettes, idem, deux saladiers, une écuelle avec son couvercle
« deux huiliers, deux  réchauds, un au charbon et l’autre à l’esprit de vin, une cafetière à pied de fer, 
« une autre à manche d’osier et une troisième à manche de bois, six salières ordinaires, deux bouts 
« de table, un moutardier avec sa cuillère, huit flambeaux, dont  quatre grands, deux moyens et deux 
« petits, deux autres petits flambeaux de nécessaire, une grande cuillère à potage, six cuillères à 
« ragoût, une à olives, deux à sucre, vingt quatre couverts neufs complets, vingt couverts vieux
« complets, cent vingt jetons dans une bourse, un pot à bouillon avec son couvercle et son dessus et 
« dessous, un muscadier, une tabatière propre à mettre sel et poivre, le tout en argent et aux armes
« du  défunt ; douze cuillères à café en argent et six de vermeil, une boîte de chagrin contenant 
« quatre flacons de cristal avec deux petits entonnoirs d’argent, une boîte ovale de cuir bouilli 
« contenant un plat à barbe avec son coquemar, deux boîte à savonnette et à éponge, le tout 
« d’argent, une plume d’or, un étui dans lequel est un compas, un demi-pied de roi et un porte 
« crayon, le tout d’argent, une plume d’or, une petite boîte de chagrin dans laquelle sont six bagues, « l’une d’un gros diamant, l’autre d’un rubis, un cachet et un tire-bouchon d’argent ; une montre en
« or à répétition avec trois cachets dont l’un est aux armes de feu sieur Le Boindre ; deux paires de 
« boucles d’or, dont une à souliers, l’autres de jarretières et une boucle de col aussi d’or.
« Mobilier du corridor à côté de la cuisine ; une pendule avec ses poids de plomb, et un coffre propre
« au transport de l’argenterie de la galerie dix-neuf fauteuils ou caquetoires non garnis ; un sopha à 
« quatre places couvert de damas cramoisi, deux tableaux à cadres dorés représentant l’un N.S., et 
« l’un N.S., et l’autre N.D., deux rideaux de croisés encadrés dans la toile « peinte ; un mauvais 
« morceau de toile grise ; six cartes géographiques, 
« Mobilier de la chambre où est décédé le sieur Le Boindre : ustensiles de  foyer, une lampe de nuit, 
« argentée, quatre écrans, quatre fauteuils de tapisseries cintrés et bombés ; un tabouret aussi 
« couvert de tapisserie, une pendule à répétition avec son pied ; une commode de bois de noyer « deux rideaux de croisée de toile de coton avec leurs tringles, un petit miroir de toilette, un lit 
« d’angle garni de damas vert,
« Mobilier de la salle à manger :  un poêle, deux fauteuils anciens de tapisserie et douze caquetoires, 
« une pendules peinte en ébène et placardée de cuivre doré ; huit rideaux de toile de coton avec leurs « tringles ; une grande table de sapin avec son ployant, une table à jouer couverte d’un tapis vert, 
« une longue table de marbre sur deux piliers de pierre ; un cabaret de bois peint sur lequel s’est 
« trouvé six tasses à café avec leurs soucoupes de terre blanche ;  une fontaine avec sa cuvette de 
« cuivre appuyée sur un soubastement ; trois morceaux de tapisserie en verdure faisant l’entoure de 
« la dite salle, une règle de bois de sapin d’une toise et demie ; un bas de buffet  à quatre battants, 
« couvert d’une table de marbre, dans lequel s’est trouvé dix-sept couteaux de table manche d’os 
« peint en vert, un grand couteau de table à manche noir avec son étui en cuir bouilli ; dix-huit 
« couteaux de table à manche d’os teint en noir et deux autres couteaux aussi de table à manche de 
« corne ; une grande fourchette de fer pour le service de la table, garnie d’un manche de corne ; un 
« plat de faïence et deux sucriers de cristal,
« Mobilier de la salle d’assemblée : ustensiles de foyer, douze fauteuils  cintrés et bombés et un 
« canapé à six places de velours d’Utrecht cramoisi ; trois chaises de guignier enfoncées de jonc
« douze feuilles de paravent en papier de Chine ; huit rideaux de croisée de toile ouvrés avec leurs 
« tringles ; deux tables de marbre avec leurs pieds peints en bleu et blanc ; un mauvais baromètre ; 
« un jeu de trictrac complet de bois peint ; une pièce de tapisserie représentant Moïse qui fait sortir « 
« l’eau d’un rocher ; un cabaret de bois d’ébène et une assiette aussi de bois d’ébène doré garnis de 
« huit tasses, huit soucoupes et sucrier de porcelaine ; trois boîtes à quadrille garnies de leur jeu 
« complet, morceau de toile grise ; six cartes géographiques, 
« Mobilier d’une grande chambre étant au bout de ladite salle d’assemblée : ustensiles de foyer, deux 
« écrans ; sept fauteuils cintrés bombés couvert de damas rouge ; un fauteuil de bois de guignier 
«  enfoncé de jonc : deux rideaux de croisée de toile blanche avec leurs tringles ; un miroir posé sur 
« la cheminée ; une cuvette et un pot à eau de faïence, un grand tapis de tapisserie ; une commode 
« marquetée d’écaille et cuivre doré à trois tiroirs, trois morceaux de tapisserie de Flandre en 
« verdure et à personnages faisant l’entour de ladite chambre, un lit à l’ange garni de tapisserie et de 
« satin rouge avec couvre-pied de satin blanc à  fleurs d’or piqué, courte-pointe de satin et rideaux 
« de toile rouge.
« Dans un grenier, parmi des meubles de rebut, dix-sept tableaux encadrés de bois peint en noir, 
« représentant la famille dudit sieur Le Boindre.
« Dans la chapelle, une statue de marbre ou  d’albâtre représentant la « sainte Vierge et l’enfant 
« Jésus, etc....».

Dans « l’éphéméride Sarthois pendant la Révolution  - 1790 ».  - Ière partie  ; p. 95 ; le 4 juillet 1790, la Garde Nationale du Mans est commandé par le colonel Le Boindre, et de Montbrais, colonel en second.

Les 16 et 21 juillet 1756, des aveux sont rendus aux deux commissaires du roi Louis XV, par Messire Louis-François Daniel de Beauvais, écuyer, pour la seigneurie de Buffe.

Buffe, passa par acquisition en 1757, à Louis-François Daniel de Beauvais, écuyer, né au Mans en 1719. Il acquit également la même année le château et la terre du Gros Chesnay à Fillé, avec ses dépendances, ce qui le fit qualifié de seigneur de La Beunêche en la paroisse de Roëzé, et de Vauguyon en la paroisse de Spay.

Armes - d’azur au chevron d’or, accompagné de trois feuille d’acanthe du même, à la bordure componée d’or et de gueules

1772, 7 septembre - Aveu rendu pour la seigneurie de Buffe, à Messire Marin Rottier de Madrelle, seigneur de Belin  et de Vaux depuis le 11 janvier 1756, par le seigneur de Buffe et du Gros Chesnay en la paroisse de Fillé, de La Beunesche en la paroisse de Roëzé, de Vauguïon en la paroisse de Spay.

Fin du XVIIIème siècle, avec des pièces de 1461, aveux à messire  Le Boindre, puis à messire  de Beauvais, à la seigneurie du Groschesnais, par le seigneur de La Richardière : Oger puis Bailly et enfin Huon, paroisse de Fillé. Et ceux de Jean-Baptiste Le Boindre, puis ceux de Louis-François-Daniel de Beauvais à seigneurie de Tucé. Aveux pour la métairie de Vauguyon. Quittances de la rente féodale due au fief de La Devizière - 13.J.48 .

Marin Rottier de Madrelle avait rendu aveu pour les terres et seigneuries de Belin et de Vaux, à Monseigneur Louis-Stanislas-Xavier, fils de France, frère du Roi, duc-d’Anjoou et d’Alençon, comte du Maine, du Perche, et de Senonches «  c’était Monsieur…..) …..les nombreux vassaux…. dont Louis-François Daniel de Beauvais, seigneur de Buffe…etc.

En 1744, requête de Messire Marin Rottier de Madrelle, écuyer, secrétaire du Roi, receveur des décimes du diocèse du Mans, greffier et contrôleur en titre des insinuations ecclésiastiques représentée par Louise de Maridor, sa femme, tendant à ce que le registres dudit greffe et contrôle des insinuations ecclésiastiques,  ayant été indûment enlevés du bureau dudit sieur de Madrelle, pendant son  absence, lui soient sieur Nicolas Chasseay, notaire royal au Mans, chez qui ils  avaient été déposés  ( Archives de procédures de la Sénéchaussée du Mans - B.626, liasse de 47 pièces papier ). 

Ordonnance de la Sénéchaussée du Mans prescrivant l’échenillage obligatoire.

Louis-François Daniel de Beauvais , né au Mans en 1719, épouse Marguerite Plumard de Rieux, fille d’un échevin de cette ville, qui veuve, fut convoquée comme dame du  Gros Chesnay, à l’assemblée de la noblesse du Maine en 1789, pour l’élection de députés aux États Généraux.

1762 - Registre in-folio de 50 feuillets papier ( B.452 ), plumitif des audiences de la Sénéchaussée du Mans, on trouve cité : Louis-François Daniel, écuyer, sieur de Beauvais, Nicolas-François Trotté et Louis Guédon contre Louis Lavrillé. 

Les minutes notariales aux Archives Départementales de la Sarthe, nous révèlent,

Montrée aux moulins de Fillé en 1776 - ( 4E16174 ).
« Aujoud’huy mardy vingt  quatrième jour du mois d’avril  mil sept cent  soixante seize  sur les neuf 
« heures du matin.
« Devant  nous Hilaire-Jean Joseoh Raguideau, notaire et tabellion royal au Maine demeurant à 
« Royzé+ étants dans la maizon des grands moulins de Fillé, situé dans la paroise du même nom y 
« transportés express.
« Sont comparus en leurs personnes Louis  Bigot, meulnier desdits moulins y demeurant  et dont il 
« quitte demain lesploittation lesquels dits moulins appartiennent a Louis-François Daniel de 
« Beauvais, écuyer, seigneur de Grochenay, Buffes, Spay, Fillé, Vauguyon, La Beunaiche et autres 
« lieux.
« Entre lesquelles parties a été fait ce  qui suit.
« Scavoir que ledit Bigot lors de son entrée en lesdits moulins de Fillé s’etant chargé de 
« meulles,moulages, virans et autres ustancilles dieux pour et moyennant une somme de quattre cent 
« trente six livres cinq sols de prisée vers mondsieur de Beauvais suivant le procès verbal de 
« montrée reçu devant nous le trente et un octobre mil sept cent soixante sept contrôlé à La Suze le 
« quattre novembre suivant  et sobligea dede  rendre le tout a la fin de  ses jouissances en 2/8 pareil 
« nombre et de la valeur de la dite somme……..suivent en 3/8 ; 4/8 ; 5/8 « 6/8 ; 7/8 ; 8/8, « une 
« désignation très précise, une désignation et des évaluations détaillés « de tout ce qui se trouve dans 
« le  moulin, et au bas de la dernière page  les paraphes ».

Document collection privée.


Prisée  - évaluation des biens fournis par le propriétaire au locataire pour remplir sa location

Commandement en 1766, d’avoir à payer les arrérages d’une rente due à Louis-François-Daniel de Beauvais, par le receveur générale du tabac au Mans - ( 13.J.4 ).

Dans le livre de recettes des ventes, des rachats et autres droits perçus sur les fiefs mouvants dans le marquisat de Lavardin, en 1761-1767, nous trouvons : «  reçu de messire Louis-François-Daniel de Beauvais, la somme de 3,000 livres, pour les ventes des terres et seigneurie du Gros Chesnay paroisse de Fillé, acquises des héritiers Le Boindre , pour 241,250 livres - ( E.97 - in folio - 96 feuillets papier ).

Le soixante-quatorzième registre ( pièce originale manuscrite ) des insinuations ecclésiastiques de diocèse du Mans, nous apprend,

An 1780 - Dispense de bans pour Richard-Jerôme Bon de Fontaine, écuyer, et « Adélaïde-Victoire de Beauvais, fille de Louis-François Daniel de Beauvais, « écuyer, seigneur du Gros Chesnay et de Buffes, et de Marguerite Plumard de « Rieux….. ».

Fiefs du Corps et de la Rouzière en 1780,
….aveu rendu par Louis-Marie Daniel de Beauvais, écuyer, capitaine de cavalerie, fils aîné et principal héritier de Louis-François Daniel de Beauvais, fils et héritier de Marie Nantial, veuve de Joseph Daniel de Beauvais ( il s’agit probablement du petit-fils de Louis-François Daniel  Ier du nom ) de Beauvais.

Écrou du fief de La Cosnuère, et terrier de ce fief en Roueze et Fille, en 1780 - ( 13.J.52 et 13.J.53 ).

Continuation du terrier des fiefs du Mans - 1781-1788 : Messire Claude-François, comte de Murat, marquis de Montfort-le-Rotrou, son vassal  Louis-Marie-Daniel de Beauvais, capitaine de cavalerie pour la métairie du Grand -Alnay, relevant noblement de la seigneurie de Fillé, la maison seigneuriale du Gros-Chesnay avec droits honorifiques en l’église de Fillé, sous le devoir d’un épervier à voler le merle, rendu au château de Tucé, pour le domaine, fief et seigneurie de Spay, moulins de Spays, avec les héritages qui relèvent en hommage de la terre et seigneurie de Crez -( E.92 -  grand in folio - 204 feuillets papiers ).

La 10 may 1789, Marguerite Plumard de Rieux, rend aveu à Messire Marin Rottier de Madrelle, seigneur de Belin et de Vaux, pour la seigneurie de Buffe.

Le flou le plus complet semble toucher les documents afférents à la seigneurie de Buffe, aucune information fiable n’a été retenue, nous avons adopté la prudence. Une correspondance privée du début du XIXème siècle, a retenu notre attention, est semble prouver qu’en 186 , Madame Marguerite Plumard de Rieux, veuve de L.-F. Daniel de Beauvais, occupait le château du Gros Chesnay, et était toujours en possession de la seigneurie de Buffes en dépit des importantes dégradations subies par les bâtiments.

Nous citons :

Lettre datée du  29 décembre 1806
De Madame de Beauvais à Monsieur le Colonel Préfet,
( document de sept pages - synthèse )
« ……Madame de Beauvais revendique en plus des 160 arpents superficie  du domaine de Buffe en 
« 1806, les 400 arpens de landes comprises dans celles du Bourray de part et d’autre du ruisseau
« lune rode…? ) , et les prés adjacents…. »

Elle cite en référence,

« ….le procès verbal établit en 1772, par les commissaires royaux, fixant  avec exactitude les limites 
« : les anciennes bornes et les vieux fossés, et joint l’arpentage du Grand-Mortier…… »

Elle rappelle, avec force détails, que les titres qui sont en sa possession, ont été vérifiés entre le 16 juillet et le 7 septembre 1772, et furent jugés « ….bons et valables… ».

Elle démontre, que vers 1760, Monsieur Daniel de Beauvais, son époux décédé, avait défricher 70 arpens de landes « ….dans l’enceinte des bornes et des vieux fossés dans le Grand Bourray, et y avait planté des sapins……….qui malheureusement périrent lors de la grandes gelée de l’h 1769.…… ».

Elle fait état, et précise les déprédations, les indélicatesses, effectuées sur les bois pillés par les riverains, « …et toutes les autres en 1793…. », suite à des réclamations faite à cette époque des « membres » brûlèrent les titres de propriété….

Document de 1631 partiellement dégradé par le feu - Reproduction document, collection privée.


C’est par cette source, que nous avons découvert une déclaration faite au duc d’Alençon, comte du Perche et vicomte de Beaumont, par Jean Bellot, prêtre, prieur du prieuré de Pontneuf, à cause,

Original sur parchemin manuscrit en latin
daté de 1478
« …….120 journaux dans les landes de Chamaillard……de la pescherie et  garenne en toute rivière 
« de  Sarte….. » 

Louise-Marie Daniel de Beauvais, fils aîné de Madame Marguerite de Beauvais, habita le château de Buffe jusqu’en fin 1790, après l’absence de documents écrits et authentifiés, laisse planer un doute….?

Droit de pêche accordé en 1370 - Document collection privée.


3ème  PARTIE  



Quelques faits, dans la mouvance de la seigneurie de Buffe,


- Le 14 septembre 1616, Charles Jamin paroissien de Fillé, vend à Julian Mullocheau, paroissien de Guécélard, trois planches de vigne sises au Clos du Gros Chesnay. L’une des planches relève du fief et seigneurie de Buffe.

- 3 décembre 1620, Nicolas Grassin, habitant au lieu dit de La Forest, paroisse de  Rouezé, vend à Pierre Cloteau, journalier, habitant au Foullay paroisse de Rouezé, trois planches de vigne au Clos du Gros Chesnay, relevant pour partie du fief et de la seigneurie de Buffe.

- 31 mai 1632, André Mesnager, vigneron paroissien de Fillé, vend à Mathurin Cottereau, vigneron, des Petits Roys  paroisse de Rouezé, une lotie de terre située au bas du Clos du Gros Chesnay. Ce jardin relève du fief et de la seigneurie de Buffe.

- 14 novembre 1643, François Hervé, prêtre officiant à Guécélard, vend à Jacques Bellenger, marchand demeurant à Moncé, 2 journaux de terre dans les Grands Jardins de Fillé.

- 19 septembre  1644, Thomas Godefray, tisserand en toiles paroissien de Fillé, vend à Michel Niepceron, marchand meunier au moulin de Fillé, le Champ Escaubuet, proche des Geleries. Cette pièce relève du censif du fief et de la seigneurie de Buffe.

- 31  mars 1645, …..dans la succession de feu Guillaume Loriot, il est cité un jardin dépendant du moulin de Fillé, désigné par erreur « moulin de Buffe ».

- 1647, …..dans la succession de feu sieur Jacques Fouineau, le seigneur de Buffe, Isaac de Germaincourt, chevalier, est cité comme propriétaire du moulin de Fillé.

- 20 mai 1654, Izabel Loriot, veuve de feu Guillaume, vend à Michel Niepceron, marchand meunier au moulin de Fillé, une maison en ruine dans le bourg de Fillé, située le long de la rue qui descend au moulin.

- 28 novembre 1654, Jean Le Boindre, conseiller du roi en sa cour du Parlement de Versailles, se présente au logis seigneurial de Buffe, pour y prêter foi et hommage pour la seigneurie de Buffe ( déjà évoqué page 195 ). 

21 septembre 1656, Izabel Heurteau, vend à Michel Niepceron, marchand meunier à Fillé, une lotie de terre dans les Grands Jardins près du moulin de Fillé.

- 18 avril 1657, François Loriot, notaire en son étude au Mans, vend à Michel Niepceron, marchand meunier au moulin de Fillé, une planche de vigne située au Clos du Grand Chesnay, la même qui avait été détenue par Julian Mullocheau en 1616.

- 28 juin 1659, Charles Vallée, bordager journalier, demeurant aux Geleries paroisse de Fillé, vend à Charles Regnard, marchand à La Suze, un journal de terre, dépendant de la pièce appelée la Reuche paroisse de Fillé, dépendant du Censif du fief et de la seigneurie de Buffe.

- 12 septembre 1659, un bail nous apprend que Marie Loriot, fille d’Izabel Loriot, demeurant aux Géleries paroisse de Fillé, loue à Martin Loyseau, serger, paroisse de Fillé, un pré en bord de rivière Sarthe, situé le long de la petite rue qui descend au moulin.

- 17 février 1660, Pierre Belasier, journalier, vend à Michel Niepceron, marchand meunier au moulin de Fillé, trois planches de vigne au Clos du Gros Chesnay, dépendant du Censif du fief et de la seigneurie de Buffe.

- 31 octobre 1660, François Joze, charpentier, demeurant à Fillé, vend un jardin, ancienne vigne dépendant du Censif de Buffe, à Mathurin Clotereau, marchand, demaurant paroisse de Fillé. 

- 16 septembre 1660, Jean Le Boindre, seigneur du Gros Chesnay, qui ne sera seigneur de Buffe que le 6 mars 1670, échange une terre avec Georges Sallé, marchand demeurant paroisse de Fillé, contre un clotteau de terre nommé les Baconnières, dans le Censif de Buffe.

- 11 juillet 1665, Isaac de La Patuelle, fils héritier de Marie de Germaincourt, devenu seigneur de Buffe en 1654, fait procéder à l’estimation des biens meubles et des bestiaux qui se trouvent dans le moulin de Fillé et les dépendances.

- 19 novembre 1669, Marc Bellanger, notaire royal en son étude de Roeze, à la requête de Jean Le Boindre, seigneur de Buffe, fait une visitation de la métairie de la Grange paroisse de Fillé.

Vieille photo collection privée.


- 21 mars 1670, Anne Morillon, dans un acte  échange avec Jean Le Boindre, une terre, contre 25 sillons de terre à prendre sur la pièce sise au lieu «  Derrières » dépendant de la métairie des Grandes Iles.

- 12 mai 1671, Jeahn Heron, marchand tisserand demeurant au bourg du, vend Guécélard une lotie de jardin et un bâtiment en forme de grange, qui sont dans le Censif de Buffe.

Vieille photo, arrivée d'une charrette de grains au moulin - Document collection privée.


- 6 juin 1675, Jean Brossard, marchand demeurant au château de Buffe, il habite dans la chambre verte qui se situe ( selon la traduction de la description ) à l’extrémité de l’allée de « la maison de Buffe », qui toujours d’après la liasse de documents : abattue quelques années plus tard. 

- 15 décembre 1687, Jean Le Boindre, conseiller au Parlement, seigneur du Gros Chesnay, de Spay, de Fillé, de Buffe, de La Beunêche et autres lieux, baille la Grande Prée paroisse de Guécélard, à Louis Brossard, fils de Jean Brossard, marchand au bourg du Guécélard. 

 - 20 avril 1688, Marin Beucher, laboureur, paroisse de Guécélard, loue à bail la métairie de Buffe. La montrée, cite entre autre les douves et le portail du château de Buffe, il est question également de la « garenne de Buffes » : ( le seigneur de Bufes aura le droit de chasser ou de faire chasser sur les terres de Buffe lorsqu’il sera au pays ).

- 4 mai 1688, Louis Brossard, est cité dans un acte comme sieur de la Rivière, fermier de Buffe.


Le  Vivier, Le  Petit Vivier,


Dans une liasse de documents aux Archives Départementales, nous avons trouvé une partie d’un acte manuscrit, dont la datation est estimée à 1459,

« …..baillée à toujours de deuz journaux de terre sise au Vivier, consenti  par le seigneur de Bufe, à 
« la charge par le preneur de payer une rente « annuelle de 300 sous 6 deniers à Jean Rouceau…. »

S’agit-il, d’un membre de la même famille que feu Joulin  Rouceau, cité dan un acte du 29 février 1384 de la court d’Oizé….?

Le nom du Vivier est attesté vers 989 aux A.N. de  Paris, il apparaît dans des actes de 1100 et 1125 - Vivariis ; en 1288 - Viveriis.

Il faut préciser, que le poisson a tenu non seulement une place très  importante dans l’alimentation de nos Ancêtres les Gaulois, mais également chez leurs prédécesseurs les Indo-européens - peuples pré-celtiques. Au Moyen Âge, chaque communauté religieuse avait son vivier, le prieuré Saint Pierre de Parigné en possédait un, les étangs du Bourray,  cités dans la généalogie des de Broc, en  témoigne. 

La seigneurie de Buffe, avait fait creuser des pièces d’eau au Vivier, alimentées par le petit cours d’eau voisin - le ruisseau de l’Anerai, puis plus tard  celles du Petit Vivier par une prise d’eau directe sur le Rhonne . Le poisson péché dans la Sarthe et le Rhonne y était conservé. Ils étaient situés, en lisière de l’illustre « lande d’Anthenaise », objet d’une légende.  

De nos jours la R.N.23 divise la commune de Guécélard en deux parties, le remembrement agricole inconsidéré, l’urbanisation , ne nous autorise pas à concevoir l’ancienne topographie, nous sommes de nos jours diamétralement opposés à l’environnement de cette époque.

Toutefois, les terriers plans terriers des XVIème siècle, XVII et XVIIIème, permettent de nous replonger dans ce passé, délibérément méconnu.

Les « Vivier », dépendait en 1306 selon une citation dans un acte, de la seigneurie de Buffes, dont le seigneur était Huet de Buffes, qui selon de fortes probabilité avait épousé une dame ( veuve )  ou demoiselle de Mondan.. 

Ces lieux-dits étaient placés dans la partie la plus boisée en «  futaies » de la paroisse, mais également dans une partie  humide des « Boys de Bufe…. », la couche d’argiles affleurant en certains endroits. L’habitat y  était très rare. 

Un plan de 1664, aux Archives Nationales de Paris, indique une vieille « …chasse, impropre en hyver… » qui s’enfonçait « …..de hayes et fossés, boys de chesnes haute futaie, depuis où souloit estre la charriére du Vivier de moing d’un quart de lieue…. ». 

Il est possible de l’identifier dans ce texte joint : une « charrière » terme du patois local, parfaitement adapté, précise un sentier forestier assez large, un passage où les troupeaux de bovins , les charrettes pouvaient y circulaient. Ce chemin, figurait dans les croquis accolés  aux actes du XVIIème siècle, suivant l’usage, il avait pour dénomination de « chemin du Vivier ». Il s’embranchait sur le Grand chemin Mansais, dans deux  documents de cette époque « Grand chemein  dou Man à Angiers… »,  à proximité du lieu-dit l’Écusson.


Plan de situation des lieux-dits sur le territoire communal de Guécélard ; terroir du «  Petit Bourray  »- Document collection privée.


Famille   LE  BOINDRE


En 1645, aveux rendus à la seigneurie du Gros Chesnay ( famille de Beauvais, Le Boindre ) par le seigneur de la Richardière ( Oger, Baillly, Huon ), à la seigneurie de Tucé et Villiers, au prieuré de Roëzé, à la seigneurie de Vauguyon. Quittance de la rente féodale due au fief de la Devzière. Bail de la Richardière par François Huon à Michel Fournigault. - ( 13.J.48 - liasse - copie de 1461 - Archives des seigneuries de la Richardière, de la Cosbuère et des Hayes à Fillé-Roëzé ). 

Dans un placet d’audience de 1702, figure François Le Boindre, conseiller au présidial du Mans, et René Le Boindre, diacre, contre Pierre Gaceau, lieutenant au siège de la Prévôté du Mans. - ( B.92 - liasse 91 pièces, papier ). 

Nomination d’experts pour visiter la terre de La Rochère, dont  la vente était poursuivie par Françoise Donjat, femme séparée de François Le  Boindre, conseiller au Parlement. - ( B.566 - liasse 42 pièces, papier ).

3ème remembrance des fiefs de la Richardière et  de la Cosnuère. - (  13.J.49 à 51 - 4, 5 et 18 septembre 1703 - Archives des seigneuries de la Richardière, de  la  Cosnuère et des Hayes à Fillé-Roëzé )

Donation en 1727, enregistrée en 1729 - folio 1v, par Catherine Boujat, femme de François Le Boindre, conseiller en la Grande Chambre du Parlement de Paris, demeurant ordinairement  ainsi que son mari en  leur hôtel de la rue et cul de sac Saint-Dominique, paroisse de Saint-Jacques du Haut Pas à Paris, et de présent en leur château du Gros Chesnay en Fillé, à Joseph Le Boindre, son fils, aussi conseiller au Parlement de Paris. - ( B.1209 - registre in-folio 50 feuillets, papier )

Procédure criminelle en 1729, contre Anne Le Brun, femme de René Godefroy, laboureur, et ses complices, pour vol de meubles appartenant à François Le Boindre, seigneur du Goschenay et autres lieux, conseiller en la  Grannde Chambre du Parlement de Paris, et dame Catherine Doujat, sa femme - ( B.1319 - liasse 37 pièces, papier ).

Dans une liasse de 33 pièces, papier, figure en 1731, François Le Boindre, conseiller au présidial, mari de Suzanne Chapelain de Moré, dans « …états des frais requérant taxe, consécutifs à un procès… » contre François et André Passe. - ( B.1155 ).

Placet d’audience de 1753, y figure François Le Boindre, conseiller au présidial du Mans, contre  Michel Faribault, notaire royal. - ( B.176 - 79 pièces, papier ). 

1756 - Dans le registre in-folio de 72 feuillets papier, des audiences de la Sénéchaussée du Mans. - ( B.446 ), figurent Messire François Le Boindre  contre le sieur Jolivet de Fontenay 

Un placet d’audience de 1756, nous dévoile que François Le Boindre, conseiller au présidial du Mans, mari de Madeleine-Suzanne Chaplin de Maré, seule héritière au côté maternel de Pierre-Jacques-Louis de  Baigneurx, contre le sieur Jolivet de Fontenay. - ( B.188 - liasse 72 pièces, papier ).

Inventaire après décès de Jean-Joseph Le Boindre - daté de 1758 - ( B. 741 - liasse de 18 pièces papier ).

Dans la chapelle, une statue de marbre ou  d’albâtre représentant la sainte Vierge et l’enfant Jésus, etc…

Sentence du Châtelet de Paris en 1759, ordonnant la nomination d’experts pour estimer la terre du Gos-Chesnay dépendant de la succession du sieur Le Boindre de Voguions. - ( B.752 - liasse 29  pièces, papier, 2 cachets ).

Minutes du Greffe de la Sénéchaussée du Mans ( liasse, 35 pièces, papier - B.16 ).
1759 - À la requête des héritiers de messire Jean-Joseph Le Boindre, chevalier, seigneur de Vauguyon, conseiller du roi en sa Cour de parlement, visite est estimations des bâtiments et dépendances de la terre de Gros-Chênay et des châteaux de Buffe et de La Beunaiche, situés sur les paroisses de Fillé, Roëzé et Spay, lesdites trois seigneuries comprenant, en dehors de leurs fiefs respectifs, les fiefs de Fillé, de Vauguyon, de Pierraube, de Spay, de Beauchêne, de Chalonge, de Créez, de La Grutière et de Launay. 

Dans un placet d’audience daté de 1769, figure Pierre-Jean-Baptiste-Suzanne Le Boindre, contre Suzanne Chapelain, veuve de François Le Boindre, conseiller au présidial du Mans. - (  B.250 - liasse 79 pièces, papier ).

En 1777, dans un autre placet d’audience apparaît François Sévin, écuyer, seigneur de Chéronvilliers, contre François Le Boindre, conseiller au  présidial du  Mans. - ( B.284 - liasse 74 pièces, papier ).

Un registre in-folio, 50 feuillets, papier, nous trouvons en 1777, François Sévin, écuyer, contre François Le Boindre, le sieur Le Goust des Bordes, Anne-Madeleine Le Boindre et Charles-François Belin. - ( B.467 ).

Écrou du fief de la Cosnuère à Roëzé et Fillé, pour servir à la rénovation du  terrier. - ( 13.J.52 - 1780  ).

Suzanne Chaplain, veuve de François Le Boindre, conseiller au présidial du Mans, dame de Palluau, apparaît en 1783, dans un placet d’audience contre le sieur Chassevent. - ( B.345 - liasse 112 pièces, papier ).

Une autre vision, une autre époque....Document collection privée.


Nous tenons tout particulièrement à remercier très sincèrement Madame et Monsieur le Docteur Beucher de Buffe, pour leur gentillesse, pour l'encouragement et l'appui qu'ils nous ont apporté dans la réalisation de la monographie sur la Seigneurie de Buffe.
Avec notre amicale et réelle considération, nous leur dédions ce texte.


Nous tenons également à témoigner notre profonde reconnaissance Messieurs Denis Herbreteau - Maire de Guécélard et Christian Poussin 1er adjoint, qui dès juin 1995, se sont penchés, puis tout particulièrement intéressés à nos recherches, et soutenus dans les moments……où nous en avions la plus pressante nécessité.
Nous leur dédions cette petite étude.

                                                                                  A.G.

                                                                                              C.U.E.P. 1999

mis à jour le 13 mai 2015 - 97 pages / 154 en format in-8°







Buffe......douillettement pelotonné au sein de son écrin de verdure..... 



Du même auteur,

- Féodalité à Guécélard,
* seigneurie de Buffe
* seigneurie de Mondan
* seigneurie de Villette
* un chemin médieval nommé Mansais


- Histoire de Guécélard - 1er volume
* son nom a une histoire, et l’Histoire est dans son Nom !
- Histoire de Guécélard - 2ème volume
* Pays des deux rivières……,
- Histoire de Guécélard - 3ème volume
* Terre de passage, terre de tradition du passage.
- Histoire de Guécélard - 4ème volume
* son Passé commence longtemps avant que son nom n’apparaisse.


- Histoire des Marais de Meuvaines - 1er volume
- Histoire des Marais de Meuvaines - 2ème  volume
* pourquoi, comment et quand ce Passé d’Asnelles, de Meuvaines et de Vers-sur-Mer.


- Cabourg……son Passé…..son Histoire
* Histoire de Cabourg - 1er volume
* Histoire de Cabourg - 2ème volume
* Histoire de Cabourg - 3ème volume


- Histoire de la Sarthe
* Les Comtes dans le comté du Maine.

- GEOLOGIE DE LA SARTHE - LE MASSIF ARMORICAIN - 1 volume

le 23 août 2015 visible : www.gbcx27.blogspot.com



En préparation,
- Périglaciaire et préhistoire dans la Sarthe-aval


Dans la même collection,

      * - GUECELARD - HISTOIRE & PATRIMOINE - Lexique
           analysé du «  Parler de nos Aïeux» - 3 parties
           www.gbcx74.blogspot.com

      * - GUECELARD - NOMS & LIEUX - Glossaire raisonné 
            - 2 parties.
           www.gbcxjarrier.blogspot.fr

      * - GUECELARD - HISTOIRE ET ENCYCLOPEDIE - 
           Analytique & Lexicographique
           www.gbcx41.blogspot.com






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